Accentuate the positive, eliminate the negative…

Accentuate the positive, eliminate the negative…

   J’aurais pu aussi appeler ce premier billet du blog “100% matière grâce” : “Le don matinal que m’a fait ma boule au ventre”… Lisez jusqu’au bout, vous comprendrez pourquoi.

   Au seuil de cet article, je dois me débarrasser de cette injonction familiale qui s’est vissée en moi depuis l’enfance : “ça ne se fait pas”, “et que vont penser les gens ?”. Oui, je dois tout écrire, dire ma vérité. A qui ça pourrait déplaire ? Au point où j’en suis, je ne vois pas où est le problème. Il faut parler, on me l’a toujours dit. Mais j’ai parfois des précautions de jeune fille…

   Ce matin, en me réveillant, comme quasiment chaque matin, Princesse est venue se poser sur mon torse en ronronnant. Je crois que les anges se manifestent entre autres par le biais des chats, et Princesse m’en donne la preuve matin, midi et soir. Ce matin, comme souvent quand les temps son difficiles pour moi, j’ai prié. Ces derniers temps, ça ne va pas fort : je suis en recherche d’emploi depuis des mois, j’ai l’impression que ça n’avance pas, j’ai peur.

   Et puis j’avais trouvé un stage dans un entreprise… rien à voir avec l’écriture, mais je n’ai pas que cette compétence-là. Il se trouve qu’entre 2012 et l’été dernier, je travaillais dans le marketing terrain pour Microsoft et en début d’année, j’ai été approché par une entreprise de services aux entreprises (mince, mes doigts gourds sur le clavier ont failli écrire “sévices aux entreprises”). Ils cherchaient un manager. Je n’ai jamais managé, mais c’était bigrement motivant… J’étais prêt à apprendre (on ne m’a pas appris durant le stage) j’avais envie d’apporter mes méthodes, mes valeurs,  mon envie de faire des affaires, de rendre service aux clients (on a cassé mon envie durant le stage).

   Le stage, c’était pour apprendre à se connaître, une sorte de fiançailles, avant de signer le registre des mariages, CDI et tout. Mon conseiller Pôle Emploi y croyait, moi aussi. J’ai fait des plans, Dieu a ricané.

   J’ai effectué mon mois stage, avec entrain, j’ai commencé à prendre mes marques, et puis il n’y a rien eu, zéro embauche. Retour à la case départ. En même temps, non, on ne revient jamais au départ… soit on réussit, soit on apprend. Quand j’ai passé un entretien en janvier pour devenir rédacteur dans une start up et que la demoiselle de 25 m’a pris de haut sur mes capacités rédactionnelles, au lieu de lui dire “eh cocote, j’ai la carte de presse 91360, et toi, tu sais écrire ?”, j’ai passé son test. Elle n’a pas retenu ma candidature et… j’ai créé Epiphanies-mag.com. Si je n’avais pas échoué à ce test, je ne serais donc peut être pas là à vous écrire, fidèles lecteurs. Je continuerais à aller de RV en RV, et je n’aurais pas remis la main sur dix ans d’archives de M-la-Music.net (mon précédent site), que je republie ici, jour après jour.

   Et ce stage récent effectué “pour rien”, quelle va être ma façon de le transformer en positif ?

   [youtube https://www.youtube.com/watch?v=V_JxgAU84-k&w=560&h=315]

   C’est mon côté New Orleans : après la colère (que je garde en moi, pensez donc je ne vais pas la faire rejaillir sur les autres), j’en reviens toujours au même : accentuer le positif, éliminer le négatif. Se mettre en action, partager mes peines avec des amis, appeler des gens de bon conseil, poser de petits actes qui disent “merde” à la douleur : l’autre jour, mon pote Rachid m’a dit “le matin, sors pour prendre ton petit déjeuner”, et je me suis dit chiche.

   J’ai bien fait : en effet, écrire au soleil, avec un double express et un croissant à la terrasse de l’Amourette (voir photo ci-dessus), c’est dire : je t’emmerde, foutue Négativité, tu m’auras pas, vas te faire enfler au Pakistan, comme chante Fauve. Tu finiras au terminus des médiocres, ça te regarde, Négativité de merde, mais tu vois je parle trop de toi déjà. Je te zappe, j’écoute Ella et je ne pense qu’au positif de l’histoire : des stages il y en a plein et dans dans entreprises qui ne sont pas toxiques, abusives et mensongères comme celle que j’ai connue.

parabole des talents   Mon problème de talents qui me restent sur les bras, la Bible en parle : ne pas utiliser ses talents, c’est un péché. Et ces derniers jours, poussé par la situation, j’en ai parlé plus que d’ordinaire de mes talents qui restent dans ma poche, comme des pièces de monnaie. J’en ai parlé à un prêtre, j’en ai parlé à ma coach, j’en ai parlé à mon conseiller Pôle Emploi, j’en ai parlé à des amis, et puis surtout j’en ai parlé à Dieu. Ce matin, donc, je priais, avec princesse lovée sur moi, et ma boule au ventre est revenue. C’est une sale amie, qui m’accompagne depuis mon enfance, à chaque fois que la vie ou les autres me chahutent. Et j’ai décidé de l’aimer cette sale amie, en me disant que si l’on s’en remet à Dieu, tout n’est que perfection,,.

   Alors OK : j’accepte que cette boule au ventre, aujourd’hui 26 avril, elle n’est pas le symptôme d’un mal être (ça fait des jours que je vais mal, je le sais, je n’ai pas besoin d’un symptôme de plus)…. Elle ne peut pas non plus être une punition (je ne crois pas en une punition divine). Alors, je prie, je ressens ma boule au ventre, et je me confie à Dieu… Je pense à des tas de choses, aux mots “grâce”, “talent”, à ce livre de Joseph Roth qui s’appelle “Le poids de la grâce” (je l’ai commencé et jamais fini), il me passe l’idée de contacter “La Croix” en leur proposant d’écrire pour eux. je pourrais leur montrer ce que j’ai écrit sur le livre de Fabrice Hadjadj ou “Le courage d’avoir peur”, par exemple. Et puis je me dit, on plutôt on me dit, Il me dit que si j’ai du mal à avancer dans ma vie pro, ce n’est pas faute de talents : de ce côté là, j’ai été servi, j’ai même trop de talents, en un sens, tellement que je ne sais qu’en faire.

   Non, tout est de ma faute : j’ai des talents, mais qu’en fais-je ? Si je les utilise pour le mal (la gloriole, me faire connaître sur le Net), je ne les ferai pas fructifier et je resterai dans la peur : celle de finir déclassé, de devoir quitter mon appartement pour un plus petit encore, de ne jamais pouvoir épargner, de ne pas partir en vacances, et pour ce qui est de fonder une famille n’en parlons même pas.

   Non la balle est dans mon camp : à moi d’utiliser mes talents pour le bien. Quand j’écris sur la religion sur ce site, personne ne me traîte de bigot, alors tout va bien. Tu voulais écrire pour “la Croix” ? Il te faudra une validation de quelqu’un. Et si Dieu validait ? Tu as Epiphanies, il te suffit de te connecter, d’écrire, et de publier. Tu es le maître chez toi, du moment que t’en remets au Maître. Ainsi fait.

   Hier, avant d’aller me coucher, j’avais publié ceci sur mon profil Facebook :

Capture d_écran (15)

   Personne n’a répondu dans la nuit.

   Mais Dieu, oui. Cela fait des années que je prie, et de plus en plus souvent, la, question que j’adresse à Dieu est : que faire de mes talents ? je crois que ce matin, il m’a envoyé une réponse : parle de toi, ce sera aussi l’occasion de parler de Moi, tu te fiches pas mal de ce que les moqueurs diront. Et au moment où j’écris ces lignes, la petite boule au ventre semble sur le point de partir… Tiens, voilà une compétence à ajouter sur mon profil Linkedin : je sais écrire même quand j’ai mal au ventre. Ça claque non ?

   Lors de ma dernière expérience professionnelle, au bout de quelques jours, et au vu du management abusif, qui régnait, j’ai dit “un jour, malheureusement, un employé fera une tentative de suicide”. Je l’avais senti. Et c’est arrivé l’an passé. Dans l’entreprise où j’ai fait mon stage, je sens la même chose. Je fais quoi ? Je leur dit ? Je vais passer pour un zinzin.

   Et voilà : j’en reviens aux auto-injonctions : “ça ne se fait pas” (un employé, ça ferme sa gueule, alors a fortiori un stagiaire), “je que vont penser les gens ?” (que je suis vexé de ne pas avoir eu le poste). Je devrais en parler à un prêtre.

Jean-Marc Grosdemouge

Pour aller plus loin : la parabole des talents 

Jean-Marc Grosdemouge