Amadou et Mariam au Bataclan, Paris, vendredi 29 novembre 2002

Amadou et Mariam au Bataclan, Paris, vendredi 29 novembre 2002

Le dimanche à Bamako, c’est le jour de mariage, et le vendredi à Paris c’est le jour d’Amadou et Mariam, venus défendre leur dernier album “Wati”.

    Le Bataclan était correctement rempli pour recevoir les Maliens Amadou et Mariam, découverts il y a quatre ans par un semi-tube “Je pense à toi, mon amour, ma chérie”. Après une première partie assurée par Hamid El Kasri et ses mélopées (de longues plaintes en arabe qui faillirent refroidir le public plutôt que de le chauffer), les cinq musiciens apparaissent sur scène : un batteur, un percussionniste, un guitariste, un organiste et un bassiste (blanc).

   Puis Amadou et Mariam, tous d’orange vêtus arrivent sur scène, conduits par des proches. Le concert commence piano, bien que Mariam introduise souvent les chansons par un “chaud, chaud, chaud.” Deux choristes filiformes vêtues de bleues, esquissent des mouvements…

   Le couple de chanteurs étant aveugle, pas de danse, ni de mouvements… on sait qu’il leur faudra utiliser leurs voix et leur musique pour faire monter l’ambiance. La voix aigrelette de Mariam se détache plus que celle d’Amadou, qui joue de la guitare en chantant.

   Le public balance doucement, chante aussi un peu quand on l’y invite. Pour ceux qui imaginent qu’un concert d’Amadou et Mariam resssemble à la ballade qui les a fait connaître, c’est la surprise : en fait, il s’agit d’afro-beat mâtiné de jazz. Le groupe et groovy et la sauce prend.

   Mariam s’éclipse. Amadou chante une chanson en bambara “L’oiseau solitaire.” Mariam réapparait au titre suivant, habillée d’un boubou jaune. “A chacun son problème” puis “Nangaraba” (une chanson sur ceux qui se mêlent de tout, expliquent-ils) suivent.

   Amadou et Mariam cherchent à faire passer des messages. L’ambiance monte moins vite que lors d’un concert de Frédéric Galliano et ses divas africaines, mais le caractère de veillée propre à ce concert n’est pas inintéressante.

Jean-Marc Grosdemouge

Merci à Véronique Guégan (Universal Jazz).

Jean-Marc Grosdemouge