Brad Mehldau "Anything goes"

Brad Mehldau "Anything goes"

Anything_Goes_cover     On a déjà tout dit ou presque sur le pianiste américain Brad Mehldau lors des sorties de ses précédents albums (“Progression”, “Largo”) : la subtilité de son jeu, l’inspiration, l’invention, son romantisme échevelé, son goût pour l’improvisation et les reprises pop.

     Après sa collaboration avec Jon Brion, il revient avec son trio (présente-t-on Larry Grenadier à la contrebasse ou le fantastique batteur Jorge Rossy ?) pour ce qui rassemble au sixième volume de “The art of the trio”, même s’il n’en porte pas le nom.

  Car si cette série, qui a duré plusieurs années, mêlait reprises et compositions originales, ici, il n’y a aucun titre signé Mehldau. Aidé sûrement dans ses choix par son ami le guitariste Peter Bernstein, qui emprunte des partitions à la bibliothèque publique de New-York et qu’il lui emprunte à son tour, Brad Mehldau rend hommage aux standards.

     “Anything goes” (l’album tire son nom d’une reprise du titre de Cole Porter) s’attaque à Harold Arlen (“Get happy”), au maître du piano Thelonious Monk (“Skippy”), à Paul Simon (“Still crazy after all these years”, popularisée avec Garfunkel), à des maîtres de la B.O. comme Henry Mancini (“Dreamsville”) ou du cinéma (“Smile” de Chaplin), et à Radiohead.

    Après “Exit music (for a film)” et “Paranoid android” (deux titres de “OK Computer”) c’est à un titre de “Kid A”, “Everything in its right place” (également repris par ces derniers temps par Christopher O’Riley) de subir un superbe lifting swing. Mehldau est toujours en grande forme.

Jean-Marc Grosdemouge

“Anything goes”, 1 CD (Warner Jazz), 2004

Jean-Marc Grosdemouge