Chris Rea ouvre son “Auberge” : accueil trois étoiles

Chris Rea ouvre son “Auberge” : accueil trois étoiles

Avec cet album estival donc chaleureux, ponctué de titres épiques mais aussi de slows à tomber de sa chaise longue, l’Anglais Chris Rea nous emmène au volant d’un bolide taillé pour le route du blues-rock parfaitement MOR (middle of the road).  

Il était sûrement écrit quelque part dans la grande histoire de la pop musique qu’après avoir réussi à toucher le coeur du grand public avec “On the Beach”, “The road to hell” ou la chanson-hommage à sa fille “Josephine”, l’Anglais barbu Chris Réa tomberait dans un semi-anonymat. On peut avoir été massivement diffusé sur les FM (NRJ par exemple joua les trois titres précités) et sembler disparaître des radars, c’est à dire u’on est suivi uniquement par le public des mélomanes, ceux (peu nombreux hélas) qui savent apprécier son jeu de guitare bluesy laid back et son chant rauque reconnaissable entre mille.

Mais avant cela, notre homme allait signer ce qui est peut être son meilleur album, le trop méconnu “Auberge”, dont le single-titre fit quelques rotations sur le FM du début des années 90. Dès les premières secondes, réa sort le bolide du garage, part sur les routes, avec une sections rythmique imparable et des cuivres soignés. Rock chromé, estival,  idéal pour une virée ensoleillée au son du blues-rock, cette auberge n’a rien d’espagnol : on y mange pas ce que chacun a apporté, mais bel et bien une floppée de chansons toutes plus réussies les unes que les autres et préparée par un artisan sincère. Mention spéciale aux slows “Gone Fishing” ou “Heaven”… Réa fait partie de ces artistes comme Rory Gallagher ou Willy DeVille dont les médias font peu de cas mais qui firent de belles carrières. Notre homme a un mérite supplémentaire : il est encore en activité. Redécouvrons-le de son vivant, si ce n’est pas trop demander.

Auberge

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Jean-Marc Grosdemouge

Chris Rea “Auberge”, 1 CD (EastWest/Warner), 1991.

Jean-Marc Grosdemouge