Jay Mascis à La Boule Noire, Paris, vendredi 15 novembre 2002

Jay Mascis à La Boule Noire, Paris, vendredi 15 novembre 2002

  Le public est massé devant la scène pour écouter Michael J. Sheehy, auteur tout récemment d’un nouvel album (“No longer my concern”), qui joue seul sur scène ses chansons folk, accompagné seulement de sa guitare.

   A la fin du concert, Laurent, le patron de Beggars France (le label anglais vient de s’implanter de ce côté-ci de Channel) m’explique qu’il est sur le point de récupérer la distribution française de plus d’une centaine d’albums du back catalogue de Beggars Banquet, qui n’étaient plus pressés ici.

   Parmi ces références, les deuxièmes et troisièmes albums de Mercury Rev, qui ne sont plus dénichables que chez les soldeurs et les conventions du disque. Les amateurs vont aimer. Ceux qui possédaient lesdits albums et comptaient sur leur rareté pour spéculer un peu moins. Mais comme le dit avec justesse Clarisse, “la musique, c’est fait pour être diffusé le plus largement possible.

   Place à Jay Mascis. L’ex Dinosaur Jr (il a dissout le groupe en 1997) allait-il être plutôt junior ou plutôt dinosaure. Tout seul sur scène. Pas de Fog (son nouveau groupe), mais une guitare et des chansons, un peu comme Daniel Johnston. Il est assis, guitare électro-acoustice sur les genoux, lunettes, cheveux longs, bague à un doigt, portant une parka molletonée sans manche sur une chemise.

   Jay Mascis chante des anciens titres de Dinosaur Jr. A la trosième chanson, il entonne “What else is new.” Ses brûlots grunge, réduits à l’extrême, gardent de leur pouvoir. Le public est captivé, et Jay se démène, déclenchant des effets à l’aide d’une pédale. Il parle peu, préférant jouer, et enchaîner les titres.

   Parfois, et notamment sur son dernier titre, il se lance dans un long riff, en solo. Un titre en rappel “They always come”), et Jay Mascis se lève, lance un “thanks” et quitte la scène.

   On peut trouver bizarre qu’un homme tel que Jay, qui fait partie des légendes du rock, se contente de scènes aussi petites que La Boule Noire. Reste que le public était là, qu’il n’a pas boudé son plaisir, et que ce soir l’ombre de Dinosaur Jr. a à nouveau plané.

Jean-Marc Grosdemouge

Merci à Clarisse Fieurgant (Beggars France).

Jean-Marc Grosdemouge