Tarantino : du beau travail de "salopards"

Tarantino : du beau travail de "salopards"

Je ne suis pas fan de westerns, même si l’un des rares films que j’ai vu ces dernières années en salle est “The Homesman” de Tommy Lee Jones, mais un western filmé par maître Tarantino, ça ne se refuse pas.

8 salopards   “Les 8 salopards”, ça commence comme un western sous la neige et ça finit en huis clos sanglant, limite gore comme dans “Reservoir dogs”, avec un méchant sous le plancher comme dans le chalet de “Inglorious basterds” et de grands épanchements de sangs, comme dans “Kill Bill”, mais moins stylisés. En fait, Tarantino est un cinéaste de peu : une cariolle, un relais de montagne, et le tour est joué. Une sorte de “Boulevard de la terreur” : le film se passait presque intégralement dans un bar, en huis clos à cause de la pluie, puis sur la route.

   On se laisse embarquer dès les premières minutes, on jubile, on aime qu’il nous surprenne (le chapitre “le secret de Domergue” reprend la narration du précédent chapitre sur le mode “vous ne l’avez pas remarqué, mais nous allons vous montrer ce qui s’est passé dans un coin”) et même si au final on se dit “il se parodie lui même” (version reproche) ou “il travaille les mêmes obsessions de film en film” (version compliment) on passe toujours un bon moment devant un film de ce déjanté intégral. Heureusement qu’il est devenu ciénaste, cela lui permet d’exprimer sa dinguerie à moindre frais (personne n’a été tué durant le tournage, ça rapporte des sous, et ça divertit) mais que serait-il devenu sinon ?

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Jean-Marc Grosdemouge

“Les 8 salopards” de Quentin Tarantino, 2015. Avec : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Demián Bichir, Tim Roth, Michael Madsen, et Bruce Dern.

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Jean-Marc Grosdemouge