Mission Of Burma "On Off On"

Mission Of Burma "On Off On"

missioin of   Il est bon parfois de se prendre sa petite claque. Je ne vous parle pas de ma vie sentimentale : ma dignité m’épargne ce genre d’avanies. Elle m’épargne -surtout- de donner ce genre de coup aux demoiselles, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. J’en croise trop des demoiselles que leurs connards de mecs cognent. Et ça m’énerve tellement que j’éprouve le besoin d’en parler ici, au risque d’être hors-sujet.

Revenons donc à la gifle musicale que m’ont infligé Mission Of Burma. Je dois avouer que ce fut un délice pour le mélomane amateur de sensations fortes que je suis. Ce vendredi 25 juin, au Nouveau Casino, à une heure avancée de la soirée (le concert du groupe avait été décalé pour cause de match de la coupe d’Europe de football), la prestation du trio m’a ramené quelques années en arrière, quand j’ai découvert Mogwaï lors d’une mémorable Black Session à la Maison de Radio France. On a enfin trouvé une méthode musicale pour déclencher l’accouchement, me suis-je dis. Il faut dire que sans ciller, le groupe a envoyé en un set court et dense quelques rafales sonores dont il a le secret, sans faiblir un seul instant. Le plaisir de retrouver cette furie punk-rauque sur un exercice studio (qui restitue aussi un peu plus les nuances de cette musique) n’en est que meilleur.

Mission of Burma, qui figure dans le “Dictionnaire du Rock” de Michka Assayas et dont le premier et unique album, remonte à loin, avait un temps raccroché les gants. Un problème d’oreille d’un des ses membres assure ledit dictionnaire. C’est avec un uppercut que ces quadras (dans la lignée de Suicide ou Sonic Youth pour le côté new-yorkais furieux) reprennent du service. Et les ORL vont s’en rendre compte. En tout cas, si le groupe a été “on” (sous tension), “off” (en vacances), il est à nouveau “on”. On ne touche plus à l’interrupteur ! Compris ?

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Jean-Marc Grosdemouge

Mission Of Burma “On Off On”, 1 CD (Matador/Beggars), 2004

Jean-Marc Grosdemouge