Orchestre de Chambre de Paris : Mozart, Schnittke, Telemann

Orchestre de Chambre de Paris : Mozart, Schnittke, Telemann

mardi 17 janvier au Théâtre des Champs-Elysées (Paris 8e)

Il y avait salle comble pour entendre l’OCP ce soir, avec un priogramme résolumment consacré à l’alto. En effet, Deborah Nemtanu (violon solo super soliste de l’OCP) et Antoine Tamestit (altiste invité) accompagnaient la formation pour ce concert.

Début primesautier, avec une oeuvre de jeunesse de Mozart : Wolfgang avait neuf ans quand il composa cette “Symphonie n° 4 en ré majeur” durant un séjour londonien, en 1765, et l’on sent que le musicien précoce cherche à épater la galerie. On lui pardonne. Les voyages forment la jeunesse, en tout cas.

Moment plus grave avec le “Monologue pour alto et orchestre à cordes” d’Alfred Schnittke (1934-1998), et enfin le “Concerto pour alto et orchestre” de Telemann, qui a composé peu de temps avant Beethoven (il meurt en 1767 soit trois ans avant le grand Ludwig van B). Un auteur très prolifique, oublié au siècle suivant (la faute à devine qui ?) mais dont la partition, ce soir, permet à Aurélien Delage de montrer toute l’étendue de son talent au clavecin.

Entracte, et c’est parti pour la pièce de choix : “Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre en mi bémol majeur” de W.A. Mozart, avec une pièce de 1781. Le génie autrichien n’a plus que dix ans à vivre et vient de perdre sa mère (enterrée à Paris à l’Eglise St Eustache), ce qui se ressent dans le deuxième mouvement, avec un andante mélancolique. Oubliée la jeunesse : Mozart est en pleine maîtrise de ses moyens.

Antoine Tamestit prend la parole au moment du bis, en évoque la création du “Sacre du printemps” de Stravinsky, à cet endroit même, il y a plus de cent ans, et les fauteuils abimés, si l’on en croit la légende. Quand on aime n’aime pas un compositeur il faut pouvoir le dire glisse malicieusement Tametsit, avant d’annoncer une polka signée Schnittke. On a bien compris vers qui penche son coeur.

Jean-Marc Grosdemouge

Prochains concerts de l’OCP :

dimanche 29 janvier “Le chant de la terre” : Schoenberg (“Symphonie de chambre n° 1 en mi majeur”) et Mahler (“Das Lied von der Erde”, arrangement d’Arnold Schoenberg). Paris, Cité de la Musique. Infos

mercredi 1er février “A la mémoire d’un ange” : Debussy (“Prélude à l’après-midi d’un faune”,arrangement de David Walter), Berg (Concerto pour violon et orchestre « À la mémoire d’un ange », version pour orchestre de chambre d’Andreas Tarkmann), Schubert / Webern (“Danses allemandes”), Haydn (“Symphonie n° 96 en ré majeur « Le Miracle »”). Paris, Théâtre des Champs Elysées. Infos 

Jean-Marc Grosdemouge