Percevalmusic "Viescolaire"

Percevalmusic "Viescolaire"

     Normalement, on donne son nom, on explique. Là, rien de tout ça. On saura juste de Percevalmusic que c’est le projet du guitariste du groupe Chevreuil. D’ailleurs un chevreuil, ça vit en forêt (la pochette en présente une aussi jolie que sombre), mais ce gibier-là se targue d’être allé à l’école. Y a-t-il lu quelques contes de chevaliers, comme celui de Perceval le Gallois ?

viescolaire     Un nom, c’est important. Cela peut mettre sur des pistes, bonnes ou mauvaises. On ne saura jamais si, comme Nova Nova sur “La Chanson de Roland” ou Matmos sur “The Civil War” Percevalmusic cherche à donner dans le moyenâgeux (après tout, c’est mieux que les caricatures qu’en donne Era) et au fond, cela est sans importance puisque tout cela ne nous a pas empêché d’écouter ce disque, et puisqu’il est intéressant, de vous en conseiller l’écoute.

      C’est un peu baroque parfois (on entend alors du clavecin ou de l’orgue), post-rock (les instruments sont alors plus issus de notre culture musicale : guitare, batterie), ça ne ressemble à rien. Fi de paroles : les rares que l’on peut entendre ici sont une litanie de noms de groupes ou de chanteurs, avec des bons et des pas bons du tout. Sinon, il faut se contenter d’un chant noyé dans la musique…

        Cet album pratique l’art du collage. Ses morceaux, ce sont des vignettes. Si quand je dis : Rien “Requiem pour des baroqueux”, Sylvain Chauveau “Nocturne impalpable” ou Panti Will “Hell”, vous voyez de qui je parle, vous saisissez tout de suite l’esprit. Alors bravo, vous avez gagné toute ma considération, et je vous claque une bise. Si ces titres ne vous disent rien, ce n’est pas grave. Dites-vous qu’il est toujours tmps de passer de l’autre côté du miroir, celui où la musique n’a pas de paroles mais des références, un univers. Je n’ose pas dire une cohérence car Percevalmusic n’est pas franchement cohérent. C’est vraiment un détail.

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Jean-Marc Grosdemouge

Percevalmusic “Viescolaire”, 1 CD (Effervescence/La Baleine), 2005

Jean-Marc Grosdemouge