En quête de Thierry Stremler

En quête de Thierry Stremler

En 2003, Thierry Stremler sortait son deuxième album et disons le franchement vous n’avez pas été nombreux à l’écouter. Donc : 1 vous êtes vilains mais 2 on vous pardonnera si lui donnez sa chance.

On savait depuis les Rita Mitsouko (et pour en avoir fait l’expérience personnelle) que les histoires d’amour finissent mal en général. Thierry Stremler nous narre, avec “Alexandra” une histoire qui commence mal… mais finit par l’amour. En l’occurence, l’histoire vraie qui est arrivée au chanteur : Stremler est amoureux d’une fille de son quartier, laisse des mots doux à son attention sur son lieu de travail, et un soir, la suit dans la rue pour une bonne raison : ils habitent au même endroit. Ladite voisine va trouver les flics pour harcèlement… L’histoire s’est bien finie (les deux voisins roucoulent) cette cette love story finit couchée sur disque laser… donc “Merci pour l’enquête”.

Sa femme voisine, Alexandra, remerciée dans les notes de pochettes avait pris Thierry, selon les termes mêmes de sa chanson, pour un “pro du vice”. Sans aller jusque là à notre tour, il faut bien admettre que c’est un drôle de personnage que Thierry Stremler, qui sort aujourd’hui son deuxième album, après “Tout est relatif” : voix à la Dalcan, préciosité à la Chamfort ou à la Katerine… tout concourt à le rendre inclassable. D’autant que quand ce n’est pas Arnaud Garoux, parolier de Dutronc, Salvador ou Norman Gaby qui lui signe un texte (“Les retraités”), on soupçonne le bonhomme de brouiller volontairement les pistes, en usant de rimes faciles sur une chanson très inspirée de “La dernière séance” (“Tout ce qui me vient de toi” qui fait rimer cheveux, yeux et heureux) ou en tentant d’imiter Jesse garon, lui-même imitation des yé-yés (“J’ai pas le temps”), les orchestrations de Claude François (“Djennebou”) ou les tics de Michel Polnareff (“Fou d’une folle” fait immanquablement penser au “je suis fouuuu de vousss” de “Love me, please love me”).

Désinvolture, et humour au programme de cet album de chansons variées : funk, orchestre de cordes (“A la belle étoile”, “Le sexe des stars”), chanson jazzy, ou mélodies marrantes au clavier (“Je mange pour travailler”). Vivement la maturité pour ce grand enfant, même si ses fourberies actuelles ne nous laissent pas indifférent.

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Thierry Stremler “Merci pour l’enquête”, 1 CD (Source/Virgin), 2003.

Jean-Marc Grosdemouge