Yaël au Bataclan, Paris, mercredi 20 novembre 2002

Yaël au Bataclan, Paris, mercredi 20 novembre 2002

Yaêl est une jeune chanteuse née à Paris et ayant vécu la majeure partie de sa vie en Israel, que le grand public a découvert dans la comédie musicale d’Obispo et Chouraqui, “Les dix commandements.” Elle y tient le rôle de Myriam.

Musicienne (elle joue du piano et de la guitare), Yaël ne se contente pas de chanter les chansons des autres, mais compose aussi les siennes, en français ou en anglais. Le concert du Bataclan commence par une mélodie au piano, jouée par la jeune femme. Yaël chante en hébreu ; depuis Noa, on sait que ce peut être une langue très chantante. Yaël souffle la grosse bougie posée sur le piano et poursuit. Les chansons se succèdent. On pense à Tori Amos, ou à Kate Bush, pour le style, la façon de chanter. Et pour l’énergie (des femmes qui se donnent scéniquement).

La voix haut perchée de Yaël est pleine d’émotion. Dans ses chansons, il est souvent question d’amour, ou d’anges. Yaël est timide (“quand il faut parler, j’avale mes mots”, alors pour s’adresser au public, elle chante, “la chose que je fais le mieux”. Le rappeur Mystik est venu pour un titre. Puis l’accordéonniste Daniel Mille vient en ami sur une chanson, sur laquelle Yaël est rejointe par une danseuse. Yaël se transforme : la ballerine mécanique se transforme en femme, en changeant de costume. La scène, elle, est couverte de bougies et de végétation, et deux lustres, posés au bord de la scène accentuent encore l’aspect “conte de fée” du tout. Une harpiste vient également sur deux titres. Yaël parle peu mais ses grands yeux trahissent son immense plaisir d’être là. Yaël, femme enfant, a du métier.

Elle qui chantait même des chansons de Björk dans l’orchestre de l’armée quand on recevait des officiels, lors de son service militaire, a le talent de chanter d’une voix à la fois ample et posée : quel plaisir de pouvoir entendre chaque mot prononcé. Une jolie révélation, pour les yeux et les oreilles.

Jean-Marc Grosdemouge