Bent et Zero Seven, chantres du cool
Cette année, la tendance a largement été à la quiétude et aux ambiances voluptueuses. Deux albums sortis ce printemps résument presque à eux seuls cette tendance et mettent la quiétude à l’honneur.
L’automne venus, ils tournent encore sur nos platines, et l’on se demande quand on les en délogera… et qui les délogera.
Bent “Programmed to love” (EMI)
Il faut dire que Bent arrive à nous faire apprécier Nana Mouskouri (“I love my man” est construit sur un sample d’un titre de la grecque aux larges lunettes, datant de… 1965 !). Nous sommes donc programmés pour aimer “Programmed to love”, l’album de Bent qui a vu le jour en 2000 et a mis un an avant de sortir en France, et offre ses ambiances léchées proches de Thievery Corporation. “Butterfingers” est l’un des titres aux ambiances les plus parfaites qu’il nous aura été donné d’entendre en 2001, et quel plaisir de retrouver des samples qui grattent, comme quand on découvrait Portishead avec “Dummy” en 1994, avec le plaisir des bruits typiques du disque vinyle, transposés sur CD, et retravaillés avec un regard moderne.
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Zero Seven “Simple things” (Ultimate Dilemma/PIAS)
Programmés également par les “choses simples” (“Simple things”) de Zero Seven. Le duo qui a formé Zero Sevent a assisté Nigel Godrich, célèbre producteur de Radiohead, par exemple), et réussi l’album qu’auraient du réussir Air si leur “Moon Safari” avait été dans la lignée de leurs singles (“Casanova 70”, “Les professionnels”, “Le soleil est près de moi”, “J’ai dormi sous l’eau”) et non à cette boursouflure (qui nous a valu un “Sexy boy” énervant au possible. Zero Seven a invité de belles voix (Sia Furler, Mozez, ou Sophie Barker, qui sont de la trempe de Wendy ou Martin de chez Alpha), et convoqué de superbes arrangements ou l’esprit des percus et des choeurs de l’Afrique (“Likufanele”) pour une perle cool comme on en fait peu.
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Ne tranchez pas, écoutez Bent et Zero Seven, ne cherchez pas à les départager : ils vont si bien ensemble…