Jimmy Scott “But Beautiful”

Jimmy Scott “But Beautiful”

Classe. Très classe. Très très classe, voire hyper classieux. Voilà, avec cette gradation, ce qui vient à l’esprit de l’auditeur à l’écoute de ce jazz au son bien balancé, tout en retenue.

“But Beautiful”, c’est une collection de chansons smooth, à l’ambiance supéer léchée. Un orchestre qui joue délicatement, en dentelle finement ouvragée. Des arrangements bien comme il faut.Cela pourrait suffire à notre plaisir… Mais ce n’est pas tout : il y a surtout, surtout, la voix phénoménale d’androgynie de Jimmy Scott.

Cette voix masculine est hors-normes : faites un blind test sur l’un ou l’une de vos ami(e)s et vous verrez leurs réponses : on vous citera des tas de noms de jazzwomen… Comme Billie Holiday, que Jimmy a parfois imitée (de faux disques circulent sous le nom de Billie alors que c’est lui qui les a enregistrés), qui a popularisé le titre “But beautiful”, présent ici.

Vieux monsieur pas du tout fatigué, qui pousse la chansonette avec une grâce époustouflante, Jimmy Scott a commencé sa carrière en 1948 grâce au vibraphoniste Lionel Hampton, et a sombré dans l’oubli, avant d’être redécouvert en 1992, et d’entamer une seconde carrière. Après Henri Slavador, les papis africains Cool Crooners ou cubains Buena Vista Social Club, on vient encore avoir la confirmation de ce que le troisième âge se porte bien. Même musicalement.

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Jimmy Scott “But Beautiful”, 1 CD (Milestone/Warner Jazz), 2002

You don’t know what love is / Darn that dream / It had to be you / This bitter earth / Please send me someone to love / But beautiful / When you wish upon a star / Bye bye blackbird / I’ll be seeing you / Take my hand, precious Lord 

première publication : samedi 15 juin 2002

Jean-Marc Grosdemouge