Camille, l’affaire est dans le sac… des filles
Camille a un point commun avec Jeanne Cherhal, une chanteuse de chez Tôt ou Tard qui ne tardera pas à devenir célèbre comme son pote Vincent Delerm : de jolis textes. Et en plus, des mélodies assez craquantes.
Enregistrées à Budapest, les parties orchestrales de ce “Sac des filles” sont de pures merveilles. Mettez le disque dans votre lecteur, et laissez la voix espiègle de Camille (façon Lisa Ekdahl) minauder et vous conter ses petites histoires. Elle évoque par exemple son envie de quitter Paris pour le sud : Toulouse ou Séville, pour finalement revenir dans la capitale tant honnie.
Ailleurs, elle présente son petit vieux, ou son mec, qu’il faut se décider à larguer (“un, deux trois, y’en a un de trop”). De chansons marrantes (“Les ex”, qu’on doit évidemment craindre car les ex “c’est comme les expresso, ça se boit vite, ça se boit chaud” tant le “mode d’emploi” est trop facile) en bijoux soul (le sublime “Un homme déserté” ou “Je ne suis pas ta chose”), Camille s’affirme comme une auteur-compositeur-interprête sensible. Le titre blues “Ruby”, en anglais, enregistré on ne sait où est là pour en témoigner : un souffle survole toute la chanson, comme s’il s’agissait d’une vieille cassette dupliquée.
Oui, comme le dit l’autocollant du boitier, Camille, c’est un “vent de fraîcheur” sur la chanson. Il ne faut pas toujours croire tout ce que disent les autocollants. On dit qu’ils sont payés par les maisons de disques pour dire du bien de l’album sur lequel ils sont collés. Mais là, il faut bien l’avouer, c’est vrai. Comme Clarika, Camille excelle dans le rôle de la fille qui sait parler aux hommes. Parfois avec dureté, parfois avec tendresse, mais toujours très justement. Et en plus, amis mâles, pour une fois qu’une fille vous invite à regarder ce qu’il y a dans son sac, vous n’allez pas passer à côté d’une telle occasion !
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Camille “Le sac des filles” (Source/Virgin)
première publication : vendredi 22 novembre 2002