“Source Labs. 16 classiques de 1995 à 2002”

“Source Labs. 16 classiques de 1995 à 2002”

Seize titres pour compiler le meilleur des trois compils Source Lab, c’est à dire quatre CD (puisque le volume 3 était double), c’est beaucoup et c’est peu… Beaucoup parce qu’il y a pas mal de gros poissons (deux titres de Air “Casanova 70” et “Modulor mix”, “Musique” de Daft Punk, Alex Gopher). Peu parce que les compils Source Labs, un peu comme les compils Faces Z et Headz de Mo’Wax (dont elle s’inspiraient) ont rendu compte pendant plusieurs années de la vitalité de la scène électro en France, et qu’il ne reste QUE seize titres au final.

C’est que tous les projets lancés sur ces compils n’ont pas tous perduré : pour un Télépopmuzik (groupe formé pour l’occasion), certains sont passés par pertes et profits (Krell, ODC, Maisons Lafitte, Bel Air Project). Extra Lucid n’existe plus mais Jérôme Mestre, qui se cachait derrière ce nom préside aux destinées du distributeur indépendant Chronowax. Arnaud Rebotini, présent en duo avec Smagghe sur Black Strobe (la compil propose “Paris Acid City”), a réussi, mais en solo, et chez Artefact. Destins divers.

Dans ceux qui sont passés par case “Source Lab”, certains artistes n’ont plu donné de nouvelles depuis quelque temps, comme Le Tone (auteur de l’album “Le petit nabab”), et dont on réécoute avec plaisir “Jean-Jacques et les dauphins”, en hommage à Jean-Jacques Perrey, démonstrateur de moog et grand illustrateur sonore. D’autres projets ont été signés ailleurs : Grand Popo Football Club d’Ariel Wizman et Nicolas Errera chez Atmosphériques, Alex Gopher chez Solid, Ollano chez Rosebud, et Dimitri From Paris chez Yellow, par exemple). Les boss de Source, initiateurs de cette série de compil, Marc Teissier du Cros (aujourd’hui patron de Record Makers) et Philippe Ascoli (désormais patron de Virgin Angleterre), reconnaissent eux-mêmes ne pas avoir été “opportunistes”, et n’ont pas réussi à retenir tous ces talents dans l’écurie. Un peu le centre de formation d’un club de foot qui n’arrive pas à retenir ses meilleurs éléments…

Reste une compil d’électro et de hip hop instrumental qui présente la crème de la crème. Attendu que les trois compils Source Lab n’intéressent plus que les ultras passionnés et ne sont d’ailleurs pas forcément faciles à trouver, cette double compil peut faciliter la tâche de ceux qui prennent l’affaire en route. Une session de rattrapage express en somme.

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“Source Labs. 16 classiques de 1995 à 2002”, 1 CD (Source/Virgin), 2002

samedi 11 janvier 2003

Jean-Marc Grosdemouge