Elvis Presley “2nd to none”

Elvis Presley “2nd to none”

La précédente compilation des titres numéros 1 d’Elvis (voir notre chronique) n’était pas tout à fait complète : il en manquait cinq. “Mince” se dit celui qui pensait avoir tous les tubes d’Elvis. Heureusement répond BMG, voici donc pour vous ces cinq numéros un qui n’avaient pu trouver leur place sur “30 #1”, et une deuxième bordée des meilleures chansons du King.

Celaa sent un peu le coup préparé, mais ça se comprend : il faut dire que la précédente compilation d’Elvis, sortie en 2002, s’est vendue à plus de neuf millions d’exemplaires dans le monde. De quoi donner envie à l’industrie de remettre le couvert, d’autant qu’un jour, les droits de ces chansons tomberont dans le domaine public. Même mort, le King est une force vive : on lui consacre des livres et une comédie musicale. C’est aussi une légende. Et comme souvent, la Légende éclipse l’artiste, et l’on en vient à vouloir l’écouter tout simplement, plutôt que d’écouter des biographes et des érudits de tout poil nous parler de lui.

Donc ne boudons pas notre plaisir, et de même qu’on a aimé découvrir Elvis avec la précédente compilation, celle-ci, composés de titres encore une fois retravaillés à partir des masters originaux (avec un son parfait donc) est un petit régal qui a un arrière gôut épicé : celui de l’Histoire. Des titres rock (“That’s all right”, “Blue suede shoes”) aux chansons de crooners empâté (qu’on ne voit jamais dans le livret puisque pour évoquer le concert en direct d’Hawai diffusé dans le monde entier, on nous montre un gros plan des mains d’Elvis en costume plan tenant son micro les mains dans le dos), en passant par les ballades sirupeuses (“Love me”, et son célèbre “treat me like a foooool”, qui date de 1956, ou “Loving you”), c’est à nouveau toute la diversité d’Elvis qui est retracée dans cette compilation. Les fans de Pet Shop Boys constateront que “Always On My Mind” n’est pas un titre du duo anglais en entendant la version originale de ce titre, interprétée par le résident de Graceland en 1972. Un titre inédit (“I’m a roustabout”, chanson interprétée pour un film de 1964 et qui a été perdue pendant quarante ans) et un remix signé Paul Oakenfold,(“Rubberneckin'”) qui tentera de rééditer l’exploit de Junkie XL, attireront et les fans et la jeune génération. Il existe maintenant deux compils qui dressent un large panoramas et de genres et d’époques, qui permettent de cerner Presley.

Trente tubes en un disque en 2002, trente tubes en un autre disque en 2003 : il y a là exactement ce qu’il faut à ceux qui ne veulent rien de plus que connaître Elvis comme il se doit, sans pour autant se plonger dans son épaisse discographie.

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Elvis Presley “2nd to none”, 1 CD (RCA/BMG), 2003

That’s all right / I forgot to remember to forget / Blue suede shoes / I want you, I need you, I love you / Love me / Mean woman blues / Loving you / Treat me nice / Wear my ring around your neck / King creole / Trouble / I got stung / I need your love tonight / A mess of blues / I feel so bad / Little sister / Rock-a-hula baby / Bossa nova baby / Viva Las Vegas / If I can dream / Memories / Don’t cry daddy / Kentucky rain / You don’t have to say you love me / An american trilogy / Always on my mind / Promised land / Moody blue / I’m a roustabout rubberneckin’ (Paul Oakenfold remix)

samedi 29 novembre 2003

Jean-Marc Grosdemouge