Bat For Lashes “Fur and Gold”
Une voix à vous déchirer le coeur, façon Cat Power et ses gros chagrins, des ambiances sépulcrales et une production magique : Natasha Khan fait très fort sur son premier album, et s’impose en un battement de cils (la traduction de Bat For Lashes) comme une révélation dont on se souviendra longtemps.
On sait d’elle qu’elle est issue d’une famille de joueurs de squash pakistanais, et que Björk et Thom Yorke apprécient sa musique (si ce n’est pas avoir de bonnes fées penchées sur son berceau, on ne sait pas ce que c’est). Cette ancienne étudiante en cinéma et en musique, amie de Devendra Banhart, fait de la pop pour grand écran. Et parfois avec trois bouts de ficelles : en l’occurence, avec des claquements de main, de l’autoharp et du piano, elle vous fait un morceau chouette (“Prescilla”) ou pousse le rafinement jusqu’à un degré supérieur, allant allègrement chasser sur les terres de son aînée Kate Bush. De Brighton on connaissait surtout l’electro gros cul dite “big beat”, qui n’est pas trop notre cup of tea, mais les vibrations de Bat For Lashes, non. Car il faut dire que cet album est vibrant : ce n’est pas une image pour dire qu’il est plein d’émotion (ce qui est vrai) du reste, mais parce qu’il vibre, il raisonne comme un bon vieux disque de Mazzy Star. Baroque et pop, éminemment féminin par sa douceur, bardé de choeurs enchanteurs, “Fur and gold” est un disque rare.
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Bat For Lashes “Fur and Gold”, 1 CD (Parlophone/EMI), 2007
Horse and I / Trophy / Tahiti / What’s a Girl to Do ? / Sad eyes / The Wizard / Prescilla / Bat’s Mouth / Seal Jubilee / Sarah / I Saw a Light
première publication : jeudi 30 août 2007