Stereolab “Chemical Chords”
Si la française Laetitia Sadier nous donne régulièrement de ses nouvelles sous le nom de Monade (le dernier album “Monstre Cosmic” a été chroniqué dans ses pages, voir notre article), Stereolab se fait trop rare. Hormis le recueil de singles “Fab Four Suture” (voir notre article) en 2006, on n’avait pas grand chose à se mettre sous la dent… ou plutôt sous la langue car Stereolab est une drogue à accoutumance dure et le fan addict réclame sa dose… Ah le plaisir d’augmenter les doses et de rapprocher les prises… C’est donc peu dire qu’on est ravi, enchanté, tourneboulé, de les retrouver avec leurs “accords chimiques” qui sont si chers à nos coeurs, enregistrés dans le pays du vin, quelque part dans le Bordelais. Encore une fois, le meilleur groupe pop du monde et hélas bien trop méconnu, a laissé Sean O’Hagan, âme des High Llamas, colorer ses compositions de sa patte magique. Et livre un grand cru
Blanche, atonale, s’élevant majestueusement, la voix de miss Sadier est bouleversante, que ce soit dans la langue de Molière ou celle de Shakespeare. Et cette bande-son à la fois rétro-kitsch, classico-futuriste, est la bande-son parfaite d’un monde sous acide, où brille un soleil de cellulose, où les fontaines de soda orange coulent jour et nuit… Un monde parfait en somme et qui, s’il n’existera jamais pour de vrai, existe au moins musicalement, comme dans nos plus beaux rêves sortilèges.
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Stereolab “Chemical Chords”, 1 CD (4AD/Beggars), 2008
Neon beanbag / Three women / One finger symphony / Chemical chords / The ecstatic static / Valley Hi ! / Silver sands / Pop molecule (Molecular pop 1) / Self portrait with “Electric brain” / Nous vous demandons pardon / Cellulose sunshine / Fractal dream of a thing / Daisy click clack / Vortical phonotèque
première publication : dimanche 5 octobre 2008