Lesley Gore “Ever Since”
Imaginez qu’une gloire éphémère des années yéyé, auteur d’un seul tube, revienne apres plus de trente-cinq ans d’éclipse. C’est l’histoire de l’américaine Lesley Gore, one-hit wonder grâce à “It’s my party”, popularisée ici par le “père tranquille du twist”, alias Richard Anthony, sous la forme de “c’est ma fêteu-je fais ce qui me plai-ait, ce qui me plai-aiit / j’ai dé-ci-dé ce soir de m’a-mu-seeer”…
C’est peu dire, en écoutant cet album sobrement produit aux teintes jazzy, qu’on retrouve une chanteuse au timbre joliment patiné par le temps, et qui interprète ses titres avec un nonchalance superbe, ce qui n’a rien, mais rien du tout à voir avec la petite furie d’hier. C’est que, pendant toutes ces années, Lesley n’a jamais cessé de chanter, se produisant sur scène aux Etats-Unis.
Et puis, contrairement à Richard Anthony, de plus en plus pachydermique et qui n’a su donner au monde qu’un animateur télé de fils dont on se demande régulièrement si ses prestations sont le fruit d’un manque patent de lucidité, Lesley a joliment vieilli… et Debbie Harry, Madonna ou Pat Bénatar reconaissent une dette envers elle, qui fut star à seize ans avec ses hymnes à la liberté pour les jeunes femmes américaines. Autre chose que le sirop typhon ou les sucettes à l’anis. D’ailleurs que devient France Gall ?
Sorti en 2005 et tout juste édité chez nous, il n’a pas les honneurs de la hype façon “Marianne Faithfull a encore sorti un disque”, mais il est savoureux à plus d’un titre, donc.
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Lesley Gore “Ever Since”, 1 CD (Engine Company Records/DG Diffusion-Spirale), 2009
Ever Since / Cool Web / It’s Gone / Someday / Better Angels / You Don’t Own Me / Not The First / Words We Don’t Say / Out Here On My Own / We Went So High
première publication : mercredi 11 février 2009