Quels étaient les best-sellers à la veille de 1789 ?

Quels étaient les best-sellers à la veille de 1789 ?

“En 1778, Jean-François Favarger, commis voyageur de la Société typographique de Neuchâtel part pour un tour de France pendant lequel il tient un journal que l’historien Robert Darnton a étudié en 2018. Favarger doit prendre le pouls du marché du livre français, et placer les catalogues de la STN auprès des libraires. Si la STN est connue pour sa diffusion d’ouvrages protestants comme les Psaumes de David, et pour la distribution de livres “philosophiques” c’est-à-dire prohibés, elle répond en réalité à toutes les commandes. A partir d’un échantillon de 1 145 titres commandés par 18 libraires français entre 1769 et 1789, on en sait plus sur les ouvrages les plus lus à la veille de 1789. Hors les “Psaumes de David “commandés pour un total de 2 036 exemplaires, les libelles politiques et scandaleux de Pidansat de Mairobert, “Anecdotes sur Mme la comtesse du Barry” (1 001 ex.) et “Journal historique de la révolution opérée dans la constitution de la monarchie française par M. de Maupeou” (294 ex.), voisinent au sommet de la liste avec le roman d’anticipation de Louis-Sébastien Mercier “L’An deux mille quatre cent quarante” ou de “l’Histoire Philosophique des Deux Inde”s de l’abbé Raynal (236 ex). Si elle n’a pas réussi à acquérir les manuscrits des “Confessions” de Rousseau après sa mort en 1778, ses clients les réclament avec force, et la STN se les procure auprès d’autres éditeurs.”

(L’Histoire décembre 23)

Jean-Marc