“Sula Bassana”, dialogue harmonique entre Christophe Panzani et 20syl

Jazz et hip-hop ont toujours eu un destin lié, le hip-hop, né d’une block party dans le Bronx en 1973, ayant largement pioché dans les archives vinyles du jazz, lui-même né à la fin du XIXe siècle à Congo Square, au nord du Vieux Carré de la Nouvelle-Orléans. Quand le saxophoniste Christophe Panzani s’associe à 20syl, producteur et membre de C2C et Hocus Pocus, ils ajoutent une page à cette déjà longue histoire.

La collaboration est ici parfaitement équilibrée : Sula Bassana n’est pas le projet de l’un, secondé par l’autre, mais un véritable terrain de jeu où swing et électro se conjuguent pour le plaisir du groove. La richesse harmonique du saxophone de Panzani dialogue avec les textures électroniques sophistiquées de 20syl. Ensemble, ils créent une atmosphère à la fois introspective et rythmée, alliant improvisation et production minutieuse. Le duo est parfois rejoint par des invitées comme La Chica sur “Nuevo Mondo” ou Yaël Naïm sur “Dreams”, qui apportent une touche vocale élégante.

L’électro-jazz est un genre qui peut offrir le meilleur comme le pire, mais cet album parvient à convaincre aussi bien les puristes de Jazz Magazine, qui connaissent les noms de Panassié et Delaunay, que les auditeurs plus ouverts de Radio Nova ou de Gilles Peterson. Quand un disque réussit à fédérer ces publics avec autant de finesse, c’est qu’on tient quelque chose de solide.

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