En refusant de nommer à Matignon Lucie Castets du NFP, coalition qui est arrivée en tête lors des dernières législatives, Emmanuel Macron agit comme un enfant qui abuse de la patience de ses parents. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, il n’a cessé de tester les limites de la démocratie française, sous couvert de modernisation et de transformation. Ce comportement rappelle les tyrans de l’Ancien Régime, ces monarques autoritaires qui régnaient sans partage.

Pourtant, nous sommes en République, dans un État de droit, pas dans un monde parallèle et virtuel où un enfant capricieux gouverne seul. C’est le Peuple qui décide, et non un président qui se croit au-dessus des règles.

Prenons, par exemple, sa manière de “consulter pendant deux mois” sur la réforme des retraites, un simulacre de démocratie qui cache en réalité une dérive autoritaire. Comme Poutine qualifie l’invasion de l’Ukraine d’« opération spéciale », Macron déguise son mépris des processus démocratiques sous des termes faussement apaisants. Ce détournement du langage est dangereux pour notre République, car mal nommer les choses, c’est déjà pervertir la réalité. Viktor Klemperer, dans son ouvrage “LTI – La langue du Troisième Reich”, a démontré comment les mots peuvent tuer lorsqu’ils sont détournés de leur sens initial. Aujourd’hui, ce détournement est à l’œuvre en France, et il est crucial de le dénoncer avant qu’il ne soit trop tard.

On nous avait vendu la “start-up nation”, un projet novateur censé transformer la France en un leader mondial de l’innovation. Mais la réalité est bien différente. Au lieu de redynamiser le pays, ce projet a surtout dynamité notre démocratie. Ce 4 septembre 2023, le quotidien “Libération” titre avec justesse : “Budget et crise politique : les comptes en branques”. Ce slogan de la “start-up nation” s’est révélé être une coquille vide, masquant des politiques qui ne servent que le Patronat et les ultra-riches et un manque criant de vision à long terme. Et maintenant, nous faisons face à une crise budgétaire inévitable, exacerbée par les coûts faramineux des Jeux Olympiques. Macron a non seulement échoué à moderniser la France, mais Bruno Le Maire l’a plongée dans une précarité économique qui risque de nous coûter très cher dans les mois à venir.

La récente découverte d’un déficit plus important que prévu ne fait qu’ajouter à la confusion. Mais ne soyons pas dupes : cette découverte n’est qu’une diversion bien orchestrée pour imposer, quand l’opinion y sera prête, un premier ministre prêt à servir la potion amère dictée par Bruxelles. Derrière cette crise budgétaire se cache une vérité plus sombre : le risque de mise sous tutelle de la France par l’Union européenne. Macron, qui se présente comme le champion de l’Europe, s’apprête en réalité et dans le plus grand des calmes (les médias travaillent bien) à sacrifier notre souveraineté sur l’autel des institutions bruxelloises.

Face à cette situation, il est crucial de comprendre comment Macron manipule l’opinion publique pour maintenir son emprise sur le pouvoir. Giuliano da Empoli, dans son livre “Les Ingénieurs du Chaos” (Folio), décrit comment des leaders populistes exploitent les nouvelles technologies pour manipuler les masses. Macron, lui, a choisi une autre méthode : il submerge les citoyens par les mass médias. En utilisant des chaînes d’information en continu comme BFM, LCI, et CNews, il sature l’espace médiatique et noie la réflexion critique sous un flot constant de messages. Cette stratégie de confusion, ce chaos calculé, est devenu son arme favorite. Mais cette technique de manipulation n’est pas infaillible, et l’histoire a montré que la résistance est possible.

Dans son livre “Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit, et sans armes” (Payot), l’activiste Srdja Popovic raconte comment il a aidé à renverser Slobodan Milosevic en Serbie. Popovic montre que la force réside dans la désobéissance civile, la solidarité, et même l’humour comme outils de résistance. Bien que la situation en France ne soit pas comparable à celle de la Serbie sous Milosevic, les leçons de Popovic restent pertinentes. Face à la concentration du pouvoir, à la manipulation médiatique et au mépris des consultations citoyennes, la mobilisation collective reste une réponse nécessaire pour défendre notre démocratie.

Viktor Klemperer, quant à lui, nous offre un avertissement poignant à travers son analyse du langage nazi. La “Lingua Tertii Imperii (LTI)” était la novlangue du régime hitlérien : comme dans “1984” de Orwell, elle utilisait des termes banals pour masquer des réalités terrifiantes. Klemperer, en philologue averti, a su décrypter ces signaux faibles, révélant l’impact du langage sur la manipulation des esprits. Aujourd’hui, face à la déformation constante du langage politique par Macron, nous devons être tout aussi vigilants. Car mal nommer les choses, c’est déjà contribuer à la perversion de la réalité. La macronie, avec ses slogans vides et ses termes trompeurs, s’inscrit dangereusement dans cette lignée.

Alors que la France s’apprête à faire face à une crise budgétaire inévitable, il devient clair que nous payons le prix des illusions vendues par Macron. Les Jeux Olympiques, censés être un symbole de fierté nationale, risquent d’aggraver le déjà très lourd fardeau économique. Et derrière cette crise se cache une vérité plus sombre : le risque de mise sous tutelle de la France par Bruxelles, orchestrée par un gouvernement prêt à sacrifier notre souveraineté.

Il faut le dire avec force : Macron est hélas devenu un ingénieur du chaos, manipulant l’opinion publique à travers les médias pour servir ses intérêts. Mais comme l’a montré Klemperer, la vérité finit toujours par émerger. Le mensonge a besoin de relais médiatiques, la vérité fera ce qu’elle a toujours fait : elle se débrouillera toute seule. Mais à chaque citoyenne et citoyen de faire sa part pour que notre démocratie ne soit pas noyée sous les décombres de la manipulation politique. Des manifestations sont organisées dans toute la France samedi.

visuel bannière : la une de “Libération” du mercredi 4 septembre 2024

Jean-Marc