Beirut "Gulag Orkestar"

A chaque année son petit touche-à-tout de génie : après Sufjan Stevens et son “Illinoise” (voir notre article), c’est à Zack Condon, il a 19 ans, est natif d’Albuquerque dans le Nouveau-Mexique, que revient cet honneur.
Ce joueur de ukulélé est peut être le plus européen des artistes américains, et sa musique, nomade au possible, nous transporte sur le vieux continent, de sonorités brinquebalantes en fanfares tourbillonantes. Adieu l’aspect rustaud de la musique balkanique pour mariages et enterrements : ici, elle gagne un peu en préciosité pop, et l’on s’aperçoit au fil de l’album que sous la folk, vient affleurer l’electronica.
Avec cet album, sorti ce printemps, mais qui ressort aujourd’hui agrémenté du EP “Lon Gisland”, on découvre que la meilleure musique de l’est ne sort pas d’Europe, mais vient tout simplement du cerveau bourlingeur d’un citoyen américain.
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Jean-Marc Grosdemouge
Beirut “Gulag Orkestar” (Ba Da Bing/4AD/Beggars), 2007