Cat Power à La Boule Noire, Paris, dimanche 17 novembre 2002
Elm est un quatuor français qui vient se sortir un album, mais qu’on n’a pas encore eu l’occasion d’entendre. La chanteuse Elodie Ozanne (qui apprendra-t-on plus tard, a été comédienne et a joué dans “Hélène et les garçons”) arrive, pantalon noir patte d’éléphant très serré, pull rouge qui laisse deviner son nombril.
Filiforme, longiligne, cette liane se tort dans tous les sens sur les ponts des chansons, et sourit joliment. Un batteur, un claviériste et un guitariste l’accompagnent. Elm joue des petites chansons pop en français et en anglais, de petits instants de grâce suspendus. Et en prime, une reprise de The Cure.
En deuxième partie, l’américaine souffreteuse Chan Marchall alias Cat Power. La demoiselle joue du rock dépressif. Ce soir, hélas, on est était plus dans la dépression que dans le rock. Chan arrive, demande à toute la salle de s’asseoir, fait éteindre les lumières en facade sur la scène, puis commence un titre à la guitare. Fait éteindre un spot latéral. Arrête la chanson. “Sorry.” Au piano, elle tousse, arrête, reprend. Et enchaîne quelques jolies chansons. Devant la scène, la climatisation est glaciale. Je me pelotonne pour ne pas claquer des dents. J’ai des frissons, mais pas à cause de la musique. Je suis mal à l’aise par terre, je ne peux pas trop bouger de peur de donner un coup de pied à une voisine. Je n’ai vu qu’une demie-heure de concert, je me garderai donc de trop commenter. Disons tout de même que si Cat Power désire se produire dans des salles assises, qu’elle sache que La Boule Noire n’est pas indiquée. Mais avec la présence scénique qu’elle se paye (digne de celle d’une moule accrochée à son rocher dans la baie d’Arcachon), elle n’est pas prête de jouer dans la célèbre salle du boulevard des Capucines. Savait-elle que les spectateurs qui étaient face à elle (sauf votre serviteur, invité) avaient payé leur billet ?