“Rost Pocks” : Mouse on Mars passe le rock à la moulinette electronica
Puisqu’elles étaient dispersées sur des maxis pas très bien distribués, on va enfin pouvoir écouter les raretés electronica de Mouse on Mars : le duo allemand compile le meilleur de leurs cinq EP parus chez Too Pure.
Cinq EP sont au menu : “Frosch”, “Bib”, “Saturday Night Worldcup Fieber”, “Cahce Coeur Naïf” et “Twift”. Et avec ces natifs de Cologne (Andi Toma) et Düsseldorf (Jan St. Werner), envolé le format chanson.
Sauf quand Laetitia Sadier vient faire quelques vocaux (“Schnick-schnack”, “Lazergum”, “Cache-coeur naïf”). Ce timbre atone, qui a fait la marque de fabrique de Stereolab et Monade, vient nimber les compositions de Mouse on Mars d’une voile supplémentaire d’étrangeté.
Les morceaux, souvent longs, sont ludiques sous leur aspect d’abord froid : ce sont des pelotes où les fils de beats et de mélodies sont inextricables. Avec eux, le dub, qui n’est pas notre genre préféré devient audible (“Schnee Bud”), se rapprochant un tant soi peu du downtempo viennois sans verser dans le papier peint musical pour hôtel chic, défaut de certains autrichiens abonnés au Costes.
On a là de denses embrouillaminis, de petits casse-têtes qui pourraient nous amuser des heures : de house passée au mixeur en pop instrumentale qui semble jouée dans une capsule pressurisée, l’univers de Mouse on Mars est des plus captivant.
Etrangeté (on l’a dit), inventivité, malice, propension à la complexité sans trop s’éloigner des canons pop : Mouse On Mars avait tout compris. De quoi s’interroger sur leur relatif anonymat, aujourd’hui encore.
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Mouse on Mars “Rost Pocks”, 1 CD (Too Pure/Beggars), 2003