Oded Tzur, chasseur de dragons
Révélation d’une scène jazz déjà bien active, le saxophoniste israélien signe son premier album chez ECM.
On a besoin de repères dans la vie, et ces derniers temps l’ont montré d’une façon cruciale. On se raccroche à des oeuvres, à des lieux d’expos, à des amitiés pour tenir bon dans un monde qui part sens dessus dessous. Une maison d’édition littéraire ou un label discographique, ça compte aussi. Et on va parler de la Rolls Royce du jazz moderne : ECM. C’est sur le label de Munich que le saxophoniste isréalien Oded Tzur sort sn quatrième album, mais c’est la première fois sur le label fondé par Manfred Eicher. Saxophoniste israélien formé en Inde Entouré de nouveaux compagnons, il livre donc “Here be dragons”, élégant et méditatif; comme son collègue de label le Norvégien Jan Garbarek sait faire. Souffle délicat, jeu de batterie en apesanteur (Johnathan Blake fait penser au regretté Paul Motian), contrebasse veloutée (le Grec Petros Klampanis) et piano tout en retenue (Nitai Hershkovits), tout est là pour passer un moment hors du temps. Né à Tel Aviv en 1984, il a rejoint New York après avoir eu le temps malgré son jeune âge de faire détour par l’Inde. Il y a étudié les ragas auprès du maître de la flûte bansurî Hariprasad Chaurasia.