La pop consciente de Sylvain Fesson
Dans une autre vie, je passais beaucoup de temps avec Sylvain Fesson : on partait souvent dans les festivals rock, car nous étions tous les deux pigistes. Sylvain avait toujours sur lui un carnet et prenait des notes. Dans la presse rock, personne ne fait ça, c’est tellement plus hype de se ballader d’open bar en backstage en mode glandouille branchée, et de rentrer écrire quelque chose à son hôtel. Mais Sylvain n’est pas comme les autres : il a d’ailleurs créé son site (Parlhot) pour faire ce qu’il veut niveau chroniques disques et interviews et on le retrouve souvent à l’avant avant dernière page de “Philosophie Magazine”, à interviewer des artistes.
Là vous pouvez lancer le clip de “Ciel de Shoah” et je vous retrouve en dessous.
Et voilà, on reprend. Donc un jour je suis allé écouter Sylvain Fesson au Chinois de Montreuil et j’ai découvert une autre facette du bonhomme. Je ne sais pas s’il utilise ses petits carnets d’autrefois, quand il griffonnait lors des Eurockéennes de Belfort ou à Art Rock à Saint Brieuc, mais en tout cas il a une plume. Et tout le monde, pas seulement les journalistes consciencieux, devraient noter des choses dans des petits carnets parce que sinon, on oublie.
J’avais écouté l’un de ses précédents albums sans trop savoir quoi en penser/en dire, alors je me suis abstenu. Et puis Sylvain m’a récemment fait coucou sur Facebook, tiens je sors ça. Je suis allé écouter et là, coup de coeur. Que je partage avec grand plaisir avec vous : c’est une chanson sur le fait de résister à la merde autour de nous.
Sylvain m’a expliqué que la phrase “je ne me sacrifie pas tout rayonne sur moi”, par lequelle cette chanson commence, lui est venue comme ça, un beau jour. Il ne l’a donc pas sortie d’un de ses antiques carnets. Il est donc question de prendre soin de soi. Dans la video, SF saute à la corde (toujours fit à l’approche de la quarantaine), fait des inhalations, mais surtout signe une chanson pop imparable. Dans “Philosophie Magazine” on parlerait sûrement d’hymne à la résilience. J’opte pour ma part pour “pop consciente”. Pour finir, sachez que Sylvain Fesson vient de sortir un nouvel album, “Origami”.
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Jean-Marc Grosdemouge
