The High Llamas "Beet, maize & corn"

The High Llamas "Beet, maize & corn"

Avec cette pop cousue main, faite avec de vrais instruments et bourrée de jolies harmonies, on se croirait en pleine époque de “Virgin Suicide”, où dans un pays dont le président serait Brian Wilson et le premier ministre Paddy McAloon.

Brian Wilson… vilain que je suis, je n’ai pas pu m’empêcher de citer le nom de ce génie. C’est que j’ai en commun avec Sean O’Hagan de penser que le Beach Boy est un dieu de pop. Ceci dit, la plupart des titres de cet album (à l’exception de “Rotary hop”) ont réussi à dépasser cette influence pour créer leur propre son. A-t-on souvent entendu des violons pizzicato chez les Beach Boys (“Leaf and lime”) ?
Et puis si l’on peut “habiller une chanson” dans un style qui est un peu “emprunté” à d’autres (d’autres époques, d’autres groupes), on ne peut pa tricher sur sa capacité à écrire de jolie mélodies. Et Sean O’Hagan n’a besoin de personne pour lui tenir la plume.

Il aligne sur cet album sa douzaine de titres, les arrange et les chante de sa jolie voix. Quelques instrumentaux (“Monnie”, “Ribbons and hi hats”) comme toujours, et des choeurs féminins un peu pathétiques (“Porter Dimi”), mais dans le bon sens du terme, viennent compléter le génie de Sean. Cordes, cuivres, vibraphone : l’univers des High Llamas est luxuriant, tout n’est que luxe, calme et volupté.

Et l’on se prend à rêver que comme Cinematic Orchestra, The High Llamas invitent des voix féminines et créent des bandes-son pour films muets. En attendant, c’est l’auditeur qui reste muet devant tant de beauté.

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The High Llamas “Beet, maize & corn” (Duophonic 45 s/Tricatel), 2003

première publication : mardi 2 décembre 2003

Jean-Marc Grosdemouge