La Route du Rock de Saint-Malo, fort de Saint Père, samedi 11 août 2001

La Route du Rock de Saint-Malo, fort de Saint Père, samedi 11 août 2001

La première partie de la soirée de samedi a été rock : le trio Lift To Experience ont délivré leur rock texan, puis un autre trio, I Am Kloot, leurs jolies chansons boisées, avant que Franck Black ne se présente sur scène en entammant un fameux titre des défunts Pixies : “Gouge Away.” C’est avant tout l’ex Black Francis (son pseudo du temps des Pixies) que les fans viennent voir, et si ces nouvelles chansons composées pour The Catholics remportent un honorable succès, le dodu Américain n’est pas dupe et il donne notamment dans les titres légendaires, comme “Monkey goes to heaven”. Seul hic, mais notoire : Franck Black est dans une forme toute relative, il semble avoir moins la pêche. Mais une légende, ça se respecte.

Pas de poursuite pour voir le joli minois de la chanteuse, mais de belles lumières et une ambiance sonore très léchée pour Goldfrapp et son trip hop aux sonorités cinématograpiques empruntées à l’univers d’Ennio Morricone. On croirait entendre le disque “Felt Mountain” à la note près. Dommage pour un groupe qui pourrait utiliser la scène pour expérimenter, ou proposer une relecture de certains titres.

Ceux qui ne connaissent pas “Since I left you”, le premier album de The Avalanches, basé sur des centaines de samples extraits de la collection de vieux vinyls du groupe, avaient du mal à comprendre l’humour australien de ce combo déjanté, au son aussi riche que Bentley Rythm Ace et à l’humour aussi graveleux que Gonzales : un des membres quitta la scène après avoir montré ses fesses ! ! !

Ambiance “Fan 2” et boys band au premier rang pour Muse : de jeunes filles serrées contre les barrières hurlant “Mathew” au moment où celui entre sur scène, tout de noir vêtu, col de T shirt découpé façon punk et cheveux teints en rouge. Mais la musique de Muse est l’image du physique de son chanteur : sosie de Dragon Ball version freluquet. Le trio anglais en fait des tonnes, en c’en est grotesque. Ce groupe est passé du statut de groupe à suivre qui doit faire ses preuves jouant à 19 heures à celui de baudruche jouant un rock pataud et boursouflé en tête d’affiche. Sans passer par la case grâce.

Muse est un groupe qui a des exigences : comme le groupe s’envolait pour l’Allemagne juste après le concert, il a demandé à ce que tous les concerts soient avancés d’une demie-heure. Comme l’ont concédé les organisateurs, un groupe qui vend autant de disque peut se le permettre. Une partie du public a donc raté le concert de Lift To Experience. Mais ce qu’on ne comprend pas, c’est pourquoi alors Muse qui ne voulait pas partir trop tard a joué en dernier, et non pas avant The Avalanches, comme prévu. Peut être s’agissait-il de ces “problèmes d’ego entre groupes” vaguement évoqués par les organisateurs pour expliquer ces changements.

Jean-Marc