Orwell "Des lendemains"
“Toutes les nouvelles parlent d’hier” annonce la première chanson de cet album qui s’appelle … “Des lendemains” ! Il est beaucoup question de temps chez Orwell. “Une si belle aventure, de celles qui jamais ne durent”, “sans projets ni souvenirs, j’observe simplement divers avènements d’un autre temps” entendra-t-on aussi, plus loin, plus tard.
D’abord, le nom du groupe Orwell est emprunté à George, l’auteur de romans d’anticipations (“1984” et son fameux Big Brother, ou “La ferme des animaux.”) Et le “meilleur des mondes” d’Aldous Huxley n’est pas loin dans l’esprit du trio. Des lendemains qui chantent, on en promet beaucoup à ce groupe nancéien, dont la musique est hors-temps. Pour ne pas paraître daté dans quelques années, ce qui est le lot de pas mal de groupes, que faire ? Sonner intemporel dès le début : ancrer la production du côté de swinging sixties, des Beatles période “Sergeant Pepper.” Ajoutez des mélodies imparables, des textes joliment écrits (et sensés) et vous obtenez un album de pop extra rafraîchissante.
La langue de Molière est utilisée sur toutes les chansons, à deux exception près : « Fear of mars » et la reprise de “Clair.” “Clair”, vous savez le tube de George O Sullivan, un tube indémodable. Tellement indémodable que la version Orwell est presque idénetique à l’original. C’est dire si pour sonner “vintage”, Orwell s’y connaît.
On n’a pas une pâle copie carbone mais une vraie estampille “enregistré à l’ancienne” sur chaque chanson. Il faudra leur demander où ils ont trouvé la recette… La voix de Jérôme Didelot est mixée de façon à ce qu’elle ne soit pas trop en avant mais se fonde à l’instrumentation. Elle sonne plutôt comme celle de Paul Mc Cartney que celle des chanteurs de groupes français habituels. “Des lendemains” est un bel album d’orfèvres de la pop, un recueil précieux de chansons aux mélodies et aux arrangements chatoyants, qu’on va s’empresser de faire écouter aux amis…
Ne manque à Orwell qu’un bon (forcément bon) phénomène bouche-à-oreille à la Louise Attaque. Ce n’est plus qu’une question de temps. Quand on vous disait qu’il en est souvent question chez Orwell !
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Orwell “Des lendemains”, 1 CD (Europop 2000/Wagram), 2003