Pulseprogramming “Tulsa for one second”
A la fois bel objet visuel (la pochette carton se transforme en maison) et sonore, ce nouvel album de Pulseprogramming (le duo Marc Hellner-Joel Kriske) devrait en séduire plus d’un. A commencer par ceux qui n’ont jamais écouté d’electronica, qui seraient bien avisés de jeter une oreille sur cet album.
Pour ces derniers, cet album pourrait même constituer une introduction idéale au monde merveilleux de l’electronica, car Pulseprogramming réussit une synthèse formidable entre la technique, par définition obscure pour le profane (des machines dont on ignore combien d’heures nécessite leur programmation pour en tirer de tels sons) et une inspiration lumineuse au possible.
Ce disque fonctionne pour quelques raisons bien simples. “Tulsa for one second” est plein à ras bord de qualités diverses : un son léché, à la fois bizarre, extra-terrestre sans vous ficher la pétoche, agrémenté de voix vocodérisées (“Blooms eventually”, “Stylophone purrs and mannerist blossoms”) qui réussissent à ne pas être ridicules… Lindsay Anderson, chanteuse de L’Altra, participe à quelques titres.
On peine à trouver des défauts à ce disque glitch et ambient, bande originale parfaite pour un voyage dans l’espace (“All joy and rural honey”), qui se clôt comme une comptine d’enfants, une berceuse digitale, sur les quelques notes d’une boite à musique : celles de la fin de “Bless the drastic space”, le dernier morceau.
Une electronica rêveuse et mélodique, les pieds sur terre et la tête tout, tout près des étoiles. Rien de minimaliste chez Pulseprogramming : ce disque là est même du genre maximaliste. Maximum d’intentions, maximum d’efforts pour une satisfaction auditive… maximale, il va de soi.
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Pulseprogramming “Tulsa for one second”, 1 CD (Aesthetics/Chronowax), 2003