Pauline Croze "Pauline Croze"

Pauline Croze "Pauline Croze"

Elle avait de grands yeux à la fois apeurés mais aussi plein de foi. Pauline Croze se tenait devant nous, au printemps 2004, sur la scène du théâtre de Vanves, lors du concours Chorus des Hauts de Seine. On l’a tous de suite aimée, comme on aime toujours dès le premier abord ceux et celles qui ont quelque à donner et un coeur gros comme ça. Elle fut généreuse, pas du genre avare en émotion, et cela fut récompensé : Pauline a reçu un prix, et l’on assisté au concert d’Art Mengo.

On pensait bien la revoir, la jolie Pauline avec ses yeux de biche. Mais pas aussi vite. Et surtout aussi bien. Parce qu’on aimait bien l’idée qu’elle n’était qu’à nous, un petit cercles d’initiés. Celui de ceux qui la connaissaent versus le reste du monde, qui ne sait pas qui écouter.

Son premier album, dont la sage-femme s’appelle Edith Fambuena, respire la maîtrise. Et la rage à peine contenue d’une jeune femme qui a des choses à dire sur cette “jeunesse affamée” dont elle connait trop bien les afres. Car les textes de Pauline percutent à l’abdomen, caressent l’aorte, soulagent les méninges. Elle aurait pu prendre la plume : elle eut sûrement fait une romancière acceptable.

Après tout, même Mazarine Pingeot ou la premièr blogueuse exhibo du string écrit. “Mise à nue” en chanson comme sur la pochette de son album, Pauline vit ses message d’une voix déchirée qui rappelle celle de Fiona Apple. C’est pas marrant d’être une femme (quoique dans “M’en voulez-vous, elle dit ne vouloir prendre que la “dolce vita” dans la vie), mais cela donne de jolies chansons.

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Pauline Croze “Pauline Croze” 1 CD (Wagram), 2005.

première publication : dimanche 27 mars 2005 sur M-la-Music.net

Jean-Marc Grosdemouge