Eric-Emmanuel Schmitt, éternel émerveillé
Sur les traces du père De Foucauld dans le désert du Hoggar, va vivre une expérience hors-normes comparable à l’éveil mystique que Blaise Pascal a connu lors de sa “nuit de feu”. Il le raconte dans un livre haletant.
Depuis qu’il a débarqué dans le monde des lettres, enchaînant les succès, beaucoup se demandaient d’où Eric-Emmanuel Schmitt pouvait bien tirer sa philosophie de vie, cette sereine attitude qu’il distille dans ses livres et dans ses apparitions publiques. Après 25 ans, le membre de l’Académie Goncourt a décidé de raconter.
“Je suis né deux fois : une fois à Lyon en 1960, une fois au Sahara en 1989” explique-t-il, après avoir raconté son excursion dans le désert à l’âge de vingt-huit ans, en compagnie d’un réalisateur avec qui il préparait un film à propos de Charles de Foucauld. Il est alors enseignant en philosophie à l’Université de Savoie, a beaucoup lu et appris dans les livres, et va constater que le désert transforme tous ceux qui en font l’expérience : lui deviendra un émerveillé de la vie, constamment.
Il ne croyait pas en Dieu ? Pourtant une nuit, et Dieu sait si elle sont très froides dans le Sahara, Schmitt va se perdre, alors qu’il est très peu habillé, et malgré tout survivre, et retrouver ses compagnons d’excursion. ce qu’il raconte en quelques pages ressemble à un voyage astral, en tout cas à une expérience mystique.
Les mots lui manquent pour décrire ce qu’il a vécu. Et depuis, il ne cherche pas à savoir si Dieu existe, mais il croit tout simplement, en quelque chose, une force, un souffle, qui cette nuit-là, à illuminé sa vie : “une nuit sur terre m’a mis en joie pour la vie entière” conclut-il en toute fin de livre.
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Eric-Emmanuel Schmitt “La Nuit de Feu”, Livre de Poche, 2017, 186 pages.