Avec Weyergans, dur dur d’être bébé

Avec Weyergans, dur dur d’être bébé

C’est déjà le quatrième livre de François Weyergans que je lis, après “La démence du boxeur” à sa sortie quand j’étais au lycée, puis “Trois jours chez ma mère” et “Macaire le Copte”, ce dernier, réédité par Folio étant un de mes musts.

Précision qui a son importance : je l’ai lu dans la foulée du Beigbeder sur le transhumanisme. Tout comme j’avais lu “Un été avec Proust” après le livre de @fabricemidal car j’aime qu’un livre me conduise à un autre, comme un fil invisible.

Du surhomme à la vie d’un foetus il n’y avait qu’un pas et dès les premières pages, je me suis retrouvé a quelques secondes du Big Bang… Ou plutôt dans les testicules d’un homme. Ça je l’ai su en tournant quelques pages car Weyergans n’est pas un auteur vulgaire, tout est suggéré…

Il décrit d’ailleurs un accouplement entre un homme et une femme se la manière la plus clinique qui soit. Tout n’est dit qu’en termes scientifiques donc de manière ultra pudique.

Puis c’est la course des spermatozoïdes vers l’ovocyte et la naissance du foetus… qui nous raconte sa vie, ses vies plutôt car il en des milliers et commence à imaginer sa vie d’après. C’est un fœtus poète, rieur, attachant.

On peut s’enthousiasmer pour les prouesses technologiques, le course aux étoiles, les splendeurs de la Nature mais chaque grossesse est un miracle. Et c’est ce que Weyergans donne à lire.

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François Weyergans “La Vie d’un bébé”, éditions Gallimard, 1986, 191 pages.

Jean-Marc Grosdemouge