Fabienne Chauvière décrypte l’intelligence du vivant
Il y a quelques années encore, sauter un chapitre dans un livre scientifique en me disant “ça je connais” relevait de la science fiction. Pourtant j’ai zappé la chapitre sur le blob, découvert l’an passé dans un documentaire télé auquel collaborait Audrey Dussutour, la grande spécialiste française du sujet, qu’on retrouve ici, avec neuf autres confrères et consoeurs.
J’ai dévoré en deux jours à peine le livre de Fabienne Chauviére, journaliste à France Inter et productrice des “Savanturiers” (à podcaster sur l’application Radio France). On y apprend entre mille autres choses que “Les oiseaux se cachent pour mourir” n’est pas que le titre d’une série télé des années 80 mais une vérité et que les champignons propulsent leurs spores à 10000 g c’est a dire bien plus fort que la propulsion d’une fusée spatiale…
Ce livre oblige subtilement le lecteur à sortir de son anthropomorphisme : certes l’intelligence humaine est caractérisée entre autres par la pensée symbolique, le langage articulé et l’apprentissage MAIS les oiseaux aussi communiquent par leur chant et des primates aussi ont la capacité d’apprendre. Quant à l’outil, qui était encore il y a peu LE marqueur qui différenciait l’humain des autres animaux, eh bien homo sapiens n’est pas le seul animal a utiliser des outils.
Le chapitre consacré au biomimétisme va dans le même sens : l’homme devrait se sentir humble face à la Nature. Car alors que pendant longtemps les savants ont créé en croyant partir du seul génie humain. Aujourd’hui les innovations les plus prometteuses sont nées d’une particularité végétale ou animale. C’est vrai que savoir comment une moule peut rester accrochée à son rocher, voilà qui offre des débouchés : la colle de demain.
Ledit chapitre sur le biomimétisme est un peu court… Mais je suis persuadé que ce pourrait être le thème du prochain livre de Fabienne Chauviére. J’en salive déjà, comme devant un plat de frites-moules…
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Jean-Marc Grosdemouge
Fabienne Chauvière, “Lintelligence du vivant, des scientifiques racontent”, Editions Flammarion, Paris.
Photo Philippe Matsas © Flammarion
