Iggy Pop “A million in prizes”
Je fais partie des gens qui ont découvert Iggy Pop avec le titre “In the death car” sur la bande origniale du film “Arizona Dream”. Tiens, c’est qui ce gars qi chante comme un bluesman ? Ah, il a fait du rock avant ? On a la même impression que quand on voit une photo de son père ado, ou que ce dernier nous raconte comment, à notre âge, il a fait les quatre cent coups. Les rockeurs vieillissent. Leur corps en tout cas. Parce que dans leur tête, certains restent bien déglingués. On soupçonne Iggy d’être resté un éternel ado, et pas juste à cause de son corps fin et sculpté par le body building.
Les premiers représentants du rock, ceux des années 50 sont morts… ou alors ils ont l’âge d’être grand- pères. Si les Beatles, apparus dans les années 60, ne sont plus là, McCartney ou les Stones tournent encore. C’est toujours bizarre de voir cette musique de fureur, ce style musical qui a le plus et le mieux incarné la rébellion adolescente, continuer à prendre vie de nos jours. Elle s’incarne dans de braves pères de familles qui se produisent dans des stades remplis de plusieurs générations de fans.
Avec l’Iguane, la question de l’âge ne se pose pas : Iggy l’ancien Stooge est la jeunesse, la vigueur, la flamme éternelle. La compilation aurait pu s’appeler The Stooges, best of, mais avec 2 CD et 1 DVD, c’est bien autour de Iggy et juste lui qu’elle s’articule.
Et plus précisément de son organe : entendre sa voix. Sa voix sui hurle, éructe, et sait parfois se faire plus lascive (“I’m sick of you”) et puis crooner avec “Nightclubbing” et l’arrivée des années 80. Je ne sais pas si Iggy a des enfants et d’ailleurs on s’en fout un peu non ? En revanche on aurait tous rêvé d’avoir un père comme lui.
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Iggy Pop “A million in prizes, the anthology”, 1 CD (Virgin/EMI) 2005