Sean Smith "Kylie"

Sean Smith "Kylie"

D’abord, il y a la superbe couverture (la quatrième de couverture, qui présente la partie gauche de la photo ci-contre dévoile les jolies jambes de Kylie), et le cahier photo au centre du livre.

Puis on ouvre le livre, et l’on tombe sur le thème astral de la chanteuse, née le 28 mai 1968, quelques pages que l’on saute parce que l’on a horreur des supersitions modernes. Vient ensuite le premier chapitre à proprement parler : “Kylie aux dents longues” nous la présente en ado en compétition avec sa soeur Danii, déjà star de “Young talent time” (et depuis retombée dans un relatif anonymat si l’on compare la célébrité actuelle de Kylie).

Sean Smith décrit comment Kylie s’y prend devenir actrice, en commencant par des rôles insignifiants. Elle arrivera à rejoindre la série télé “Neighbours” en mars 1986. Elle intérprète le rôle de Charlene Mitchell, puis signe un contrat d’artiste avec le label Mushroom (le label de Stock, Aitken et Waterman) et s’improvise chanteuse en reprenant “The loco-motion” de Little Eva, en 1988. On apprend des choses à la lecture de cette biographie : comme le fait que sa carrière de chanteuse ait été lancée par son label en jouant sur le succès de la série “Neighbours”. Le but étant de jouer sur l’identification naturelle de l’actrice pour son personnage : “vous aimez Charlene ? Charlene chante. Enfin, pas Charlene, Kylie Minogue, qui joue le personnage de Charlene.” Le problème, c’est qu’en plus d’être écrit dans un style “gazette”, le récit de la vie de la jeune Kylie est orienté dans un seul but : nous montrer que déjà, toute petite, elle en voulait, elle avait du talent, qu’elle irait loin. Bien sûr, la fin, on la connait tous déjà, alors on aimerait un récit plus léger… plus surprenant. Mais tout est un peu plat, un peu convenu. Jusqu’au deuxième chapitre : “Kylie découvre le sexe.” Extrait choisi à pages 45, où Kylie, lors d’une soirée, vient de faire connaissance avec Paolo, avec qui elle se réfugie au fond d’une cabane de jardin. C’est lui qui raconte : “Je me souviens que c’est à à ce moment-là que je lui ai dit mon prénom et qu’elle m’a répondu qu’elle s’appelait Kylie. Je n’avais alors pas la moindre idée de qui elle était. Quelques minutes plus tard, ses mains descendaint vers ma braguette qu’elle ouvrit avant de se mettre à genoux. je trouvais cela plutôt étonnant pour une gamine de seize ans.” Là, on tombe dans le craspouette.

On finit quand même ce chapitre qui nous apprend que Kylie a perdu son pucelage en faisant l’amour sur une chaise. Plus loin, on apprend que “la capacité de Kylie à prendre des décisions difficiles, voire douloureuses, est une des grandes forces qui lui servira autant dans sa vie que dans sa carrière”, comme l’écrit l’auteur. Notre décision à nous est prise : on n’en saura pas plus sur l’Australienne, car on décide de reposer ce livre pour de bon.

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Sean Smith “Kylie”, éditions Flammarion, Paris, 285 pages, 18 euros.

première publication : samedi 1er mars 2003

Jean-Marc Grosdemouge