Pascal Bussy "Coltrane"
Le saxophoniste du 20 siècle, à l’évidence, c’est lui. Pour Pascal Bussy, John William Coltrane, natif de Caroline du Sud est aussi un “personnage clef de la culture afro-américaine, [une] référence absolue, [un] musicien total”, et le “symbole de la passion humaine”.
Tout en analysant son parcours, ses collaborations (avec Miles Davis par exemple), son jeu, sa carrière discographique (les périodes Prestige, Blue Note, Atlantic puis Impulse !), l’auteur s’intéresse à la “dimension mystique et spirituelle” de ce souffleur de génie. Pascal Bussy rapporte notamment pour l’anecdote qu’il existe à San Francisco une église John Coltrane, rattachée à l’African Orthodox Church, la branche américaine de l’Eglise Catholique orientale : “tous les dimanches, on y célèbre un service dédié à sa mémoire et une foule en transe y chante A Love Supreme.” Ce rite est même décrit par certains comme “la passion selon Saint John”.
Coltrane est ici présenté comme une bourreau de travail, ne vivant pour son art, toujours soucieux de parfaire sa technique instrumentale et de repousser ses limites artistiques le plus loin possible, au cours d’une vie qu’il n’est pas exagéré de qualifier de très courte. Le musicien meurt à quarante ans, laissant derrière lui quelques albums à posséder absolument : “Blue train”, “A Love Supreme”, “My favourite things” ou “Giant steps”. Et quand il est question pas de géants de la musique, Trane se pose là.
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Jean-Marc Grosdemouge
Pascal Bussy “Coltrane”, Librio Musiques, 85 pages, 2004.
Infos : le site de Librio