Paolo Conte "Arena di Verona"
Dans l’antiquité romaine, les arènes étaient un lieu de divertissement populaire pour ne pas dire vulgaire : au théâtre ou à l’odéon, on assistait à des spectacles de choix, mais dans les arènes, c’était les combats de gladiateurs, avec mise à mort. Le peuple voulait du pain et des jeux (“panem et circenses”) et on lui en donnait. Heureusement, les divertissements progressent.
Si on a assisté encore à des spectacles abrutissants ces dernières années (le lancer de nains, la télé-réalité), en Italie, pas réputée pour sa télé, les arènes sont reconverties en lieux de culture noble. Ce soir de juillet 2005, les arènes de Vérone sont noires de monde.
Les gradins doivent être remplis de belles élégantes, délicatement parfumées. Le soir est tombé tout doucement, un petit vent frais à soufflé, emportant un peu du parfum des plantes aromatiques de la campagne environnante. Certains ont frissonné, et les femmes ont mis un châle sur leur épaules bronzées pour ne pas prendre froid par cette belle nuit d’été.
Tout ce public est venu écouter un bel et grand homme élancé, cheveux poivre et sel, voix rocailleuse. Et Paolo Conte déroule avec feeling et souplesse les plus belles chansons de son répertoire (“Come-di”, “Sotto le stelle del jazz”, “Via con me”). Ses chansons jazzy résonnent dans l’arène, et le belles italiennes frissonnent. Mais pas à cause du vent, qui d’ailleurs a cessé. Comment on dit “classe” en italien ? Arena di Verona.
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Jean-Marc Grosdemouge
Paolo Conte “Arena di Verona”, 1 DVD (Warner Vision), 2006
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=x6Yza5HblkQ&w=560&h=315]