Christophe Delbrouck "The Who"
Townsend, Daltrey, Entwistle et Moon : à côté des Beatles et des Stones il y avait, dans les années 60 en Angleterre, les Who. Un groupe tapageur qui a laissé derrière lui pas mal de traces, comme le feu qui se propage laisse derrière lui un tapis noir. Une épaisse biographie leur est consacrée.
Si les Who ont laissé une poignée de titres qui resteront à jmais dans l’histoire du rock, il a laissé un batteur sur le carreau, et aussi pas mal de séquelles, à commencer par ses membres. Sourd comme un pot : le diagnostic est net et sans appel. Aujourd’hui, le flamboyant Pete Townshend n’entend plus grand chose. Et ce n’est pas un hasard : il fait partie d’un groupe (toujours en activité comme en témoigne son passage à Bercy ce printemps) qui a toujours joué fort, très fort. Et a marqué l’imaginaire collectif pour avoir fracassé ses instruments sur scène. Leur credo : donner une identité à la jeunesse anglaise, l’inciter à se rebeller contre les conservatismes. Au sein du groupe, les drogues circulent, et l’animosité aussi. C’est même un carburant scénique qui, disent-ils, a souvent aidé ces kids de la banlieue ouest de Londres à se dépasser. Après la bombe “My generation” viendra le temps des expérimentations sonores et de l’opére-rock “Tommy” puis les tournées sans Keith Moon. Et aujourd’hui encore The Who incarnent une sorte d’incandescence rare.
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Jean-Marc Grosdemouge
Christophe Delbrouck “The Who”, Le Castor Astral, 2007, 377 pages.