Bloc notes (1)
Je ne crois pas que je vais pouvoir écrire un papier avec un thème, un titre et une photo différents chaque jour. Et pourtant je dois écrire chaque jour ou presque. Question de survie mentale. Si jamais je m’arrête, alors j’ai trop d’idées en vrac, je prends du retard, ça me stresse de ne plus publier régulièrement et sans un minimum de sérénité en moi je n’exprime plus rien. Ou pire encore ; j’exprime quelque chose qui pousse les autres à fuir.
Je reprends donc mon blog, sans thème précis. Juste coucher mes idées, à la va-vite. Consigner mes battements de mon cœur et de mon âme. Rester vivant. Voici donc le premier volet d’un bloc-notes, destiné à griffonner, à cracher les pensées. Quand je ne serai émotionnellement en mesure de poindre quelque chose de structuré, je passerai par cette forme. Et à chaque fois, l’un des deux anges du film “Les ailes du désir” de Wenders, présidera à la chose. s’en remettre aux anges, voilà qui va peut être inspirer ma plume. déjà, pendant que s’accumulaient en moi les idées non versées ici, s’accumulait aussi la peur, cette traîtresse, en moi : à nouveau le “que vont penser les gens ?” On va me prendre pour un fou, un bigot…Comprenne qui pourra, et que seuls qui ont un minimum de bienveillance jugent mes écrits. je ne demande rien de plus : respect et bienveillance.
Mercredi 26 avril au soir, j’ai eu une discussion avec quelqu’un de ma famille, baptisée, comme moi, mais qui ne pratique pas sa foi et se dit athée. Il y a peu, lors d’un voyage à New York, elle a assisté à une messe gospel et ça lui a bien plu. Mais elle a aussi été approchée par un collègue franc-maçon, qui l’a invitée à une conférence sur Dieu. Elle s’y est rendue, a écouté, ça l’a fait sourire, a dit “non merci pas pour moi” et ne donnera pas suite. Je lui explique que ne pas donner suite à son baptême c’est, selon moi, rester neutre vis à vis de Dieu, n’être ni pour lui, ni contre lui. Mais la franc-maçonnerie sert le Diable, qui essaie de la séduire, alors j’essaie de la convaincre, mais je n’y arrive pas par l’intellect. D’autant qu’elle est prête à retourner à une conférence organisée par les francs mac, si on le lui propose. J’abdique et dit que je vais juste prier pour qu’elle , pour qu’elle ne soit jamais séduite par cette organisation maléfique. Pendant toute la discussion, elle aura usé de l’ironie. Je crois que l’ironie est la meilleure alliée du Diable ; se foutre de tout, voilà comment il titille les braves gens, ceux là qui courent les supermarchés en quête de consommation, consommation, consommation, qui pensent que le libertinage c’est fun et que les crédits bancaires, il faut bien en passer par là si on veut sa part du bonheur.
Ma part de bonheur, hier vendredi 28 avril, a été de faire une journée de jeûne et de prière. J’en fais à chaque fois, que je peux… J’avais un peu arrêté lors de mon stage, parce que c’était compliqué de travailler et de ne rien manger, alors j’avais mis le poisson à mon menu… J’ai fini de regarder “Dernières nouvelles du cosmos”, un film documentaire à propos de la poétesse autiste Babouillec SP. J’en avais les larmes aux yeux. Quand je pense que l’avortement aurait pu nous priver de l’une des personnalités les plus passionnantes qui soit : Babouillec SP n’est allé que six mois à l’école, en maternelle. Elle n’a jamais appris à lire ni à écrire, et pourtant elle écrit des choses d’une profondeur folle ! Sa mère a conçu un jeu de petites lettres cartonnées et plastifiées, et la jeune femme pioche et les dispose devant elle, pour former des phrases magiques. Elle est littéralement reliée au cosmos, au Divin, au Grand Tout, appelez ça comme vous voudrez. Pourtant, je suis sûr que pas mal de gens, la voyant, se disent “oh la pauvre”, parce qu’elle n’est pas comme tout le monde. Dans ce monde qui nous rabâche à longueur de journée qu’il faut être parfait, Babouillec SP est divinement imparfaite.
La perfection faite de 0 (vide) et de 1 (quelque chose) est pour les informaticiens, le monde des gagnants et des perdants c’est pour les banquier, le tri entre ceux qui méritent de vivre et ceux qui ne méritent pas, c’est pour les nazis, les tyrans. La Nature se fiche de la perfection… elle ne pense pas “parfait” et “imparfait”… si un enfant est conçu, elle fera tout pour qu’il naisse. Parce que la VIe veut. parce que la vie est plyus forte.Parce que la vie se fout qu’un enfant naisse “comme il faut” (c’est quoi comme il faut ?) ou trisomique. Un enfant, quel qu’il soit, naît, et c’est la Nature qui gagne. Vous avez compris que quand je parle de Nature, on peut remplacer par le mot Dieu. C’est la société, qui a toujours tout compris, qui dit “ah, tout de même, tous ces trisomiques, ça coûte cher… ce serait quand même plus simple si les gens avortaient”… Le rêve d’Hitler d’éliminer les handicapés n’est pas mort, il est juste “soft”, tourné dans des termes moins scandaleux, mais au fond, c’est la même chose : la vie est précieuse est quiconque ne respecte pas la Vie,; telle qu’elle est, doit se poser la question :pour qui est-ce que je roule ? Dieu ou le Diable ?
C’est sûr que Dieu, ça n’a pas l’air fun de prime abord, alors que le Diable vous vend monts et merveilles… Des exemples ? Il n’y a qu’à regarder les écrans de pub à la télé : la famille riche, belle et épanouie, qui mange dehors, en souriant, et respire le bonheur. l’injonction est là : et toi, tu en es où avec ce bonheur là ? Tu n’as pas encore acheté tel produit qui te rendrait heureux comme cette famille ? Loser ! Va vite vendre ton âme au diable ou un patron (parfois, ça se vaut, si je vous disais pour qui j’ai fait mon stage hein ?). J’avais presque oublié ce que je voulais dire de manière claire et nette : je ne m’agenouille que devant Dieu.
SI je m’agenouille devant quelqu’un ou quelque chose d’autre, qui sait ce qui se cache derrière ? Qu’y a-t-il derrière le sourire du patron (mais oui, faites ce stage et derrière on vous embauche en CDI) ? Qu’y a-t-il derrière le sourire du banquier (“c’est bien pratique une réserve d’argent”, dit à quelqu’un qui fait des achats compulsifs et est toujours à découvert).
Une autre fois, peut être, j’essaierai d’en faire un post de blog plus construit. Mais là, il fallait que ça sorte. Vite. J’espère juste avoir été inspiré par Qui Vous Savez.
Jean-Marc Grosdemouge