Machiavel, Florentin ultime

Machiavel, Florentin ultime

Quelqu’un a écrit qu’à force de regarder dans le passé, les historiens pensent à reculons. Patrick Boucheron fait exception et c’est sûrement pour cela que c’est à lui historien et non à un philosophe que France Inter a demandé de préparer cet “été avec” à propos de Machiavel.

Boucheron commence par rappeler que le terme machiavélique à été utilisé par des gens qui le combattaient et que ceux qui entendaient parler de ce terme ne pouvait lire “Le prince “, livre longtemps mis l’index par la Papauté.

Le “crime” de Machiavel ? Assumer la violence en politique, être comme Romulus qui est prêt a tuer son frère pour aller au bout de sa tâche et fonder Rome. A son sujet en 1949, Merleau Ponty d’humanisme sérieux : refuser à la fois le recours au beaux principes et l’abandon au cynisme. Le cynisme est une sorte de défaitisme. Chez Machiavel c’est le principe de réalité qui prime ;: si l’on veut quelque chose il faut décider dans une sorte de “ou bien ou bien”. 

Ce qui est troublant c’est que Boucheron met la dernière main à son livre au printemps 2017 et que celui-ci sort en mai quand Macron arrive au pouvoir. Et si l’adepte du “et en même temps” avait réussi un coup machiavélique en réussissant à créer un  au second tour face à Le Pen ? 

Beaucoup de gens comme Onfray ont déjà relevé la finesse du tacticien : forcer subtilement les gens à faire jouer le fameux front républicain pour aller vendre la France à Blackrock et consorts. Boucheron ne le dit pas, mais moi oui.

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Patrick Boucheron “Un été avec Machiavel”, Editions des Equateurs, Paris, 2017, 147 pages.

Infos : le site des Editions des Equateurs

Jean-Marc Grosdemouge