Découvrons William derrière Sheller

Découvrons William derrière Sheller

Avec ce livre dont on sent parfois qu’il a été dicté, presque murmuré à voix basse comme une confidence, plus qu’écrit, William Sheller ne signe pas une autobiographie classique. 

William Sheller “Tu devrais chanter” (Mercury/Universal)

Pourtant le classique, la musique classique Sheller en vient, il a été formé auprès des plus grands. A défaut de finir prix de Rome en composition et contrepoint, il éclate comme une bulle pop dans la variété après avoir collaboré avec Barbara. C’est elle qui lui a dit : “Tu devrais chanter”. Il en fit il y a vingt ans le titre d’une compilation qui retraçait en deux disques sa déjà longue carrière.

Ici, Sheller offre un récit multiforme comme sa filiation (ce livre commence par là). Récit un peu déstructuré comme ses excès passés, et élégant, comme il a toujours cherché à l’être dans un milieu de la chanson qui ne l’est pas toujours. 

William Sheller “William “(Editions Equateurs)

Évoquant sa vie privée – les amitiés passées (Joe Dassin) et présentes (Nicoletta), et sa vue professionnelle, il nous fait mieux comprendre pourqauoi il y a ce fond de nostalgie qu’on a toujours senti en lui. 

Il faut avoir vécu ce qu’il a vécu pour de mettre dans la tête de cet enfant prénommé Nicolas qui “veut pas qu’on l’embête” et que ses parents déposent comme un paquet de linge sale chez des inconnus dans une ferme.

Il faut avoir vécu puis accoucher d’un chef d’oeuvre qu’est la chanson “Un homme heureux” et se poser tant de questions sur “les gens qui s’aiment”. Comprendre : qui s’aiment eux-mêmes. Sheller a vécu. Il s’est exprimé… en musique.

Il a rangé ses instruments côté pop et chanson, mais il n’a sans doute pas fini de griffonner sur des partitions.

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Jean-Marc Grosdemouge

William Sheller “William” (éditions Équateurs)

Jean-Marc Grosdemouge